2025, l’année de Canopia qui monte en puissance!

Bonne année 2025!

Nous terminons 2024 avec quelques grands aboutissements, le plus important étant bien sur la fin du chantier et la mise en service du pont Simone Veil depuis Juillet. Ce pont a pris beaucoup de retard, a connu un changement de prestataire et des surcoûts mais met fin à une longue série noire de chantiers à problèmes. 2024 a aussi vu le lancement d’études sur un potentiel métro (projet en pratique peu soutenu par les élus) mais aussi sur un ajustement nécessaire pour le dimensionnement de la Gare St Jean, sous-dimensionnée au départ et logiquement déjà saturée (au lieu de 2030). 2025 sera surtout l’année de l’immense chantier de Canopia (la fameuse rue Bordelaise) que nous allons présenter ensuite.

Sur la ville, nous reviendrons au fil de l’année sur les rares chantiers qui se poursuivent, le journal Sud-Ouest propose un dossier par quartier qui permet de voir ce qui avance ou pas. Sur Euratlantique qui nous intéresse ici, la place du Belvédère rive droite est ouverte, les premiers habitants installés, la trémie de la Benauge enfin en chantier. Bègles-Garonne la dernière ZAC avance lentement et a son équipe en charge du projet. Le contraste avec Bordeaux juste en face est saisissant.

La Zac la plus intéressante et active reste néanmoins Belcier, qui reste hélas durement touché par une conjonction de 3 facteurs: retournement du contexte économique (crise de l’immobilier, du coût de la construction, des matériaux) sévère, contexte politique: élus peu favorables aux grands projets urbains et aux constructions, et juridique: recours de riverains de plus en plus compliqués à gérer pouvant retarder voire bloquer des projets essentiels (Amédée Sud). Face à cela plusieurs chantiers (pas majeurs) sont en suspens, les permis de construire validés ne sont pas exécutés. D’autres ont failli tomber aux oubliettes et seront sauvés

Mais à quel prix: Lumi, chantier maudit lui aussi qui envisageait face au fleuve un immeuble phare, lumineux, transparent, suite à un conflit entre le constructeur et Clairsienne va se faire, mais revu au rabais: les fondations de grands balcons face au fleuve pour des bureaux vont devenir de petits appartements étudiants. C’est mieux que rien, mais pourquoi aussi rue Carle Vernet ne pas avoir essayé un effort architectural, plus que de petites fenêtres sombres face au Min, au lieu de balcons filants?

Ces comparatifs avant/après sur Lumi font mal aux yeux, surtout le côté rue Carle Vernet. Les coûts de la construction ont augmenté de 30% certes et les logements étudiants sauvent le projet en lieu et place d’appartements de standing (nécessaires mais trop chers et se vendant mal), Mais fallait-il faire une façade hideuse, austère comme sur le campus face au fleuve? Pourtant en comparaison Bordovita en rive droite a su créer des façades intéressantes, quel manque de goût et d’ambition.

Autre ilot, la piscine de Paludate, projet magnifique de Miko Studio, revu une première fois au rabais, nous regrettons que les ventes des appartements de standing de Cap Garonne deviennent eux aussi de simples logements étudiants dans une barre assez massive. Même si la réalisation de la piscine (et de terrains de Paddle sur sont toit) sont une très bonne nouvelle pour le quartier. La morale: ne jamais attendre pour lancer un chantier si le vent est porteur. Heureusement les secteurs du Belvédère et de Brienne sont bien avancés avant d’avoir revu les projets suivants au rabais

Les ilots au PC évolutif (Tebio), de bureaux Astérie et quelques programmes plus modestes sont en attente de contexte plus porteur, le secteur Armagnac Sud avance assez bien. Les 2 macro-lots près des voies sont décalés, notamment avec la possible gare routière près du pont de la Palombe, ce secteur est désormais ouvert vers Carle Vernet par un passage au-dessus du ruisseau de l’Ars.

La tour Silva en bois touche à sa fin et l’hôtel du Tri Postal va ouvrir en 2025.

Il y a cependant des abandons: le campus très design de Valode et Pistre pour la société OnePoint, et surtout l’ilot de la Plage (secteur rue Guyart), car au final la boite de nuit a coulé depuis le Covid, le patron aurait du la vendre ou lancer son projet dès 2015, il a trop attendu et au final abandonne son idée, ce qui fait que le projet immobilier sera à revoir totalement à notre grand regret. A priori le triangle rue Guyart et des Terres de Bordes sera rasé jusqu’au quais pour y faire une place et passer un bus express, mais pour quand?

Amédée-centre touche aux derniers ilots, tandis que sur le nord quelques projets pourraient évoluer (l’hôtel Jost fonctionne si bien que des bureaux prévus pourraient devenir au final son extension), espérons des emprises prévues pour agrandir la gare si besoin. 2 ilots aussi sont annoncés sur Amédée Sud, projet hélas bloqué par les riverains. Ces 2 ilots en bord de voie ne devraient pas poser de soucis, pour financer ensuite en bout de voies les bureaux nécessaires pour la SNCF. Mais nous regrettons toujours le maintien de 2 barres ICF et de leur dénivelé devant de la rue Amédée… Espérons un revirement ici, faire du neuf en plus ouvrirait le parc sur le quarter ancien.

Surtout malgré les complaintes des riverains, la place des Citernes et son hôtel fonctionnent bien, et attirent même des voisins de Belcier grâce au récent pont de la Palombe.

Cependant nous sommes ravis de voir que le plus beau et ambitieux des projets sur Bordeaux secteur avant-gare avance à grands pas, la rue Bordelaise, Canopia! En effet ce projet est vraiment très prometteur, il reconstruit la ville sur la ville, et va faire monter en gamme un secteur décrépi du centre-ville. Surtout il est visionnaire car comme Haussmann en son temps avec le Cours Alsace-Lorraine, les architectes ont commencé la percée du Cours st Jean, qui va donc connecter sur 500m de long pout 20 de large la gare au parc Descas, positionné sur l’ancien demi-échangeur du pont st Jean, en cours de démolition (la sortie du pont rest déportée sous le pont TGV et le pont Veil va le délester en parallèle).

Canopia date de 2017, avec une sacrée surprise lors de sa présentation au Mapic, porté sur fonds privés par le promoteur Apsys, fort heureusement au contrat solidement ficelé par le visionnaire ancien directeur de l’OIN, le projet se fera. Il est même depuis bien avancé: essentiel des prêts de financements acceptés (tour de force dans le context actuel), élus décroissants mis au pas qui au final ont même permis de « verdir » le projet (dommage pour les 300 places de parking en moins, qui à terme seraient restées utiles près de la gare, même pour des vélos)… Où en est-on?

Les démolitions ont commencé rue de Cazaubon et des Résiniers, retardées par d’habituels problèmes de squats dans ce secteur, heureusement évacués depuis. Entre Janvier et avril 2025, le groupe Avenir-Déconstruction pourra enfin finir les travaux (rue de Saget tout a disparu pou presque).

Une originalité du chantier est le recours à TMH spécialisé en conservation du patrimoine. Les belles façades historiques, notamment 6 immeubles sur le quai de Paludate on été démontées pierre par pierre avec les éléments patrimoniaux, et seront réincorporées sur site mais le long de la voie nouvelle (le futur Cours St Jean). Cette phase a été longue mais touche à sa fin. Dommage que ce concept n’ai pas été utilisé pour les ilots Vinci et du Comptoir du Jazz en leur temps…

Bordeaux-Demolition-services de son côté se charge de désaimanter l’INSSEE pour démolir cet immeuble d’ici l’été. En face l’ancienne supérette Carrefour Market et l’immeuble pont (pastiche des façades de pierre) ne sont plus, ce qui permet enfin d’entre-apercevoir le fleuve depuis ce secteur.

L’ex-hôtel Ibis va rapidement tomber pour compléter la perspective de la voie nouvelle. Cela va vite avancer ensuite rue de Saget, les façades déjà démontées et les immeubles curés vont permettre de tout raser. Enfin viendront les derniers ilots secteur rue Domercq et de Tauzia d’ici Avril.

Ci-dessous le planning indicatif des démolitions et des façades conservées ou non. Notons que suite aux travaux de déconstruction, un immense parking va se creuser sous l’INSSEE, l’ex-Carrefour Market et son parking (dont les accès se feront quai de Paludate). Puis viendra la phase unique de construction de tout le quartier, coordonné par un seul architecte urbaniste https://www.edouardfrancois.com/projects/bordeaux-saint-jean.

En parallèle l’aménagement des berges a avancé, le plan de circulation presque définitif (pas très ergonomique) des accès au pont st Jean est en service. Il y a aussi la promenade des berges qui est presque finie jusqu’à la rue de la Seiglière (et face au pont Veil). Canopia inclura des commerces, des logements, des hôtels et 5 root-tops. Sous le pont st Jean, il y aura un équipement majeur avec des toits-terrasses pour animer le quartier. Cela reprend un peu le concept assez réussi de la Promenade Ste Catherine, un peu plus végétalisé. Nous aurions souhaité que l’arrière gare sur Belcier et le reste de la rue Domercq connaisse une telle amélioration.

Canopia est un modèle de ce qu’il faut faire: ambition mais intégration locale (par la pierre blonde), mixité des usages, densification modérée sur des anciens parkings et chais délabrés. Le plan initial envisage une livraison en 2027, croisons les doigts que tout avance vite cette fois!

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