Rive Droite: ORU Lormont/Cenon/Floirac cité de la Benauge, Bastide Niel, Brazza

Ancien territoire de château viticoles puis industriel, les années 50/70 ont vu des grands ensemble y pousser avec de nombreuses difficultés. Mais depuis 10 ans un immense chantier de rénovation urbaine tente de réconcilier ce territoire avec son passé. La partie neuve sur la Bastide (Niel et Brazza) peine à démarrer, hormis les archives Municipales et la Caserne Niel (ci-dessous photo du projet du magasin sud).

Pour suivre les actualités récentes de la rive droite, suivez le blog dans la partie dédiée à la Bastide et au GPV rive Droite.

caserne niel sud façade

La Bastide: Coeur de Bastide, Bastide Niel et Brazza.

La Bastide, d’un quartier viticole et agricole dont subsistent les parcelles dans l’implantation actuelle des ilots, a connu un fort développement industriel au XIXe puis XXe siècles. La gare d’Orléans face à la Garonne et les nombreuses installations ferroviaires ont permis à une industrie florissante de se développer. Cette plaine, ancienne île due à la déviation naturelle de la Garonne vers le sud ouest était un terrain marécageux et inondable. La construction du pont de Pierre en 1822 sur Ordre de Napoléon Bonaparte, a provoqué le rattachement de la Bastide en 1865 à la commune de Bordeaux, au détriment de Cenon qui a perdu l’un de ses quartiers les plus riches. En 1860 la passerelle Eiffel a relié les deux rives par le train vers la Gare Saint Jean (construite en 1902).

La Deuxième Guerre mondiale, et le déclin industriel du port et des industries sur Bordeaux a transformé le quartier en friches ferroviaires et usines desafectées avec de nombreuses difficultés sociales. Sous Jacques Chaban Delmas dans les années 1990, de nombreux projets d’urbanisation du secteur se sont succédé sur le secteur, avec la peur de reproduie les erreurs de Mériadeck et une certaine frilosité, après le rejet d’un plan monumental Néo Classique de Rocard Boffil. Finalement l’idée des urbanistes Dominique Perrault et Alain Charrier sous la mandature Alain Juppé a privilégié une vue dégagée des quais depuis la rive gauche avec des immeubles bas, et de grands espaces verts. Ce projet était le premier grand test après 50 ans de politique continue sous Chaban Delmas, d’une autre vision de l’urbanisme. Dès 1999, l’ancienne Gare d’Orléans abandonnée (et dont la très belle verrière s’est hélas effondrée dans les années 1960) a été reconvertie en cinéma et cafés, le tramway A a desservi le centre du quartier depuis le pont de Pierre. Un grand jardin botanique très agréable et moderne a été créé, de nombreux logements, une université de gestion a été délocalisée sur le secteur. L’avenue Thiers a été réaménagée et un parc très agréable a été aménagé en bord de Garonne sur des berges naturelles en pente douce vers le fleuve. De nombreux sièges sociaux se sont installés en façade de Garonne (SudOuest, Banques,…). Ce projet a cependant quelques points moins réussis: uniformité des immeubles en R+4 faute de courage politique, et surtout uniformité des façades parallèles de l’avenue Thiers, ancienne avenue de Faubourg qui aurait bénéficié de quelques immeubles en biais avec des dégagements sur les rares Chartreuses et belles demeures préservées. Les groupes de logements sont dans des parcs fermés et privés qui auraient pu être traversants et les grandes artères font un peu vide en hiver… Enfin la façade des quais a coupé la perspective vers l’église sainte Marie alors qu’un effet de perspective était intéressant comme en face avec la place des Quinconces.

La Bastide a aussi un ancien faubourg centré sur la Rue de la Benauge (qui gagnait les coteaux avant le percement de l’avenue Thiers). Il y existe un certain nombre d’échoppes typiques de Bordeaux et un centre ville intéressant dont la maison cantonale, unique exemple bordelais d’architecture Art Nouveau. La Caserne des pompiers de la Benauge de type Art Déco, construite à l’emplacement de l’ancienne gare d’Etat au bout d’un faisceau ferroviaire requalifié va déménager près du pont Saint Jean.

Il existe également un groupe de Grands ensembles dans le secteur de la Benauge, la Cité Pinçon, de qualité car associant des matériaux de qualité au modèle de logements collectifs et la pierre bordelaise, et la Cité Blanche qui connait de grandes difficultés sociales, de délabrement et qui va faire l’objet d’un programme de rénovation Urbaine avec démolitions et requalifications en coordination avec l’agglomération de Floirac.

Enfin dans les années 1960, l’avenue Thiers a été coupée en deux par une voie rapide sur le pont Saint Emilion pour relier le bas Lormont au pont Saint Jean. La voie ferrée du TGV actuellement mise à 4 voies jusqu’à la bifurcation de Cenon va nécessiter des réaménagements des logement environnants, et la requalification du Boulevard Joliot Curie en Boulevard urbain. Cenon est très impactée car une quarantaine de maisons ont été rasées pour ce chantier, mais l’idée est de saisir cette occasion pour recomposer son centre ville, ce qui est déjà entamé avec la gare multimodale de Cenon en remplacement de celle de la Benauge (détruite en 2011).

Le secteur de la Bastide a toutefois l’un des meilleurs potentiels de l’agglomération, avec le projet de réaménager la Caserne militaire désaffectée Niel (projet Darwin) en écoquartier. L’urbaniste Winy Maas travaille actuellement sur un plan de mini village avec des rues étroites et des placettes en centre ville.

Ce projet appelé Bastide Niel va aussi entrainer le secteur Bastide Brazza plus au nord et du bas Lormont sur des friches industrielles (usine Soferti). Les Urbanises de KCAP ont pour mission de rénover le quartier et de mettre en valeur les anciens bâtiments industriels. Quant à la façade des quais va continuer a être aménagée en parc végétalisé. L’ouverture du pont Bacalan Bastide est une bonne opportunité de connecter ce secteur au centre ville. Les nombreuses infrastructures ferroviaires abandonnées pourront également être recyclées pour une ligne de transports en commun.

Les Grand Projet de Villes: rive droite

Un autre grand chantier de Jacques Chaban Delmas, plutôt dans la catégorie du pire, a été de créer divers quartiers de Grand Ensembles, surtout sur la rive droite (hormis la cité de Pessac/Talence). A l’époque, Lormont était un très beau village typique de la région viticole avec de nombreux châteaux sur les plateaux (également sur ceux du Haut Cenon et Floirac). Sans prévenir ces communes, des ZUP ont été imposées dans les années 1960 pour y installer des grands ensembles et une partie des classes populaires. Certes les logements étaient plus confortables que les taudis du vieux Mériadeck, mais les communes de la rive droite ont été défigurées par les infrastructures (train préexistant) surtout Bassens et Ambarès et Lagrave, autoroute A10, Rocade et pont d’Aquitaine. Pour Lormont, la vieille ville a gardé beaucoup de cachet et va probablement devenir cotée à l’avenir: vue sur la Garonne, maisons anciennes et petit village en son centre dans la vallée. Sur les hauteurs, le Château du Prince Noir a de justesse échappé à la démolition et après des années d’abandon il est redevenu un restaurant et un centre de réception. Son magnifique parc a été coupé par l’A10/rocade qui franchit la Garonne via le pont d’Aquitaine depuis 1967. Initialement quatre implantations étaient envisagées pour celui-ci, c’est avec regret qu’il n’ait pas été construit plus en aval du fleuve, mais cela aurait nécessité deux viaducs d’accès. Il existe 60 mètres de dénivelé entre les deux rives à cet endroit et pour des raisons probablement techniques comme économiques, l’enrochement des coteaux a été utilisé pour supporter l’accès rive droite. Pour éviter le château, un virage serré et dangereux connecte l’A10 au pont.

L’ensemble des cités de Lormont, Cenon et du Haut Floirac portent souvent le nom des nombreux châteaux qui ont été rasés pour créer ces ensembles HLM. De nombreuses difficultés économiques et sociales touchaient le secteur, mais depuis les années 1980 et surtout 2000 où nombre des communes rive droite ont coordonnée leurs actions de Rénovation Urbaine avec le Grand projet des Villes, l’arrivée du tramway A sur les plateaux, la situation s’est nettement améliorée. A tel point que le projet a été primé u niveau national. De nombreux immeubles dégradés ont disparu, les voies et espaces verts rénovés et mis en valeur, des équipements culturels implantés (Rocher de Palmer sur Cenon) et les châteaux préservés mis en valeur avec leurs parcs. Ce rééquilibrage de l’agglomération vers la rive droite fonctionne plutôt bien, et va s’accentuer avec les nouvelles lignes de transport prévues sur les friches ferroviaires de la plaine rive droite et la mise en service des pont Bacalan Bastide en 2012 et Jean Jacques Bosc (prévu en 2017).

Le bas Floirac: Euratlantique (Garonne Eiffel), Bordeaux Deschamps.

Cette section est développée dans la partie dédiée à Euratlantique. Le bas Floirac est constitué d’un village et de divers quartiers dont la cité Libération était un grand ensemble en difficulté. Un programme de rénovation urbaine est en cours, certains barres ont disparu et de nouveaux logements et équipements sont en construction. Le projet emblématique est de la salle de concert Grand Arena sur la ZAC des quais, en remplacement des anciennes arènes de Floirac disparues début 2000. Floirac et Bordeaux Deschamps ont de nombreuses friches ferroviaires et un concours d’urbanistes est lancé dont le lauréat sera connu en novembre 2011. Le secteur sera appelé Garonne Eiffel car la passerelle Eiffel sera rénovée et utilisée (elle est abandonnée et devait être démolie lors de la mise en place du pont TGV à 4 voies en 2008).

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