Bonjour,
Bonne année 2024 sur Bordavenir! Bien que peu de grands projets ambitieux soient dans les cartons, fort heureusement les chantiers lancés et programmés depuis 15 ans sont toujours actifs. La bonne nouvelle concerne le principal d’entre eux, le Pont Simone Veil avance à grands pas. Nous allons aussi parler des démolitions enfin effectives pour Canopia, la rue Bordelaise, et ferons un tour rapide des autres chantiers en cours.
Quel bilan pour 2023? La rocade fonctionne à 2×3 voies en intégralité à l’Ouest, le Taillan Médoc a enfin sa déviation en service. Le tram A relie le centre-ville à l’aéroport (hélas en voie unique sur un débranchement sur la ligne existante). Rive droite le quartier Belvédère visité en janvier 2023 sur ce blog a bien avancé, la place centrale et son restaurant sont finalisés, les premiers logements et bureaux, la caserne des pompiers enfin occupés, tandis que la voirie est totalement refaite et embellie. La trémie de la Benauge entre enfin en chantier, ce sera un progrès majeur pour rendre le faisceau ferroviaire traversant.
Le pont Saint Jean est réorganisé et en réfection lui-aussi. Les quais des frères Moga sont déjà ouverts sur la section entre le pont Garonne (TGV) et la rue de la Seiglière, reste la tranche sur berges pour la promenade qui devrait commencer sous peu. Par la suite espérons que la seconde tranche entre la rue de la Seiglière et le pont Veil débute rapidement, probablement reporté pour revoir les accès au MIN (marché de gros alimentaire) qui sera remanié, car face au pont, ses abords sont déjà refaits tandis que les parcs sont en cours d’aménagement en rive gauche comme en rive droite. Plus tard viendra le quai Wilson sur Bègles, mais cela semble devoir attendre plusieurs années encore.
Le grand chantier tant attendu du pont Simone Veil a lui enfin dépassé les phase critiques, il entre dans sa phase finale: les piles sont en place, la charpente aussi et le bétonnage du tablier presque terminé. Il reste l’étanchéité, les équipements techniques restants, et le revêtement final à terminer d’ici fin juin 2024, ce qui semble faisable vu l’avancement rapide des travaux, directement sur le pont depuis que son estacade provisoire a été enfin démontée. Quel gâchis ces 4 ans de retard suite au choix du prestataire le moins disant, au final la solution de Bouygues sur les piles: 4 gros pieux forés au lieu de plusieurs petits-pieux, utilisée en 1860 sur le pont Eiffel fonctionnait.
Ce retard a eu beaucoup de conséquences embouteillages monstres et retard des travaux des quais et du pont St Jean, le pont Veil ne pouvant le remplacer, ces travaux sous circulation (ralentis en plus pour le passage du Tour de France sur le pont St jean en Juillet dernier). Heureusement les accès et la trémie (sous-dimensionnée en hauteur par rapport à l’ancien passage ci-dessous) en rive gauche sont prêts, le raccord de la culée (appui du pont) est en finition. Rive droite, le chantier est plus important mais la voirie nouvelle serait prête mi-mars, les parcs et finitions pouvant se faire ultérieurement.
Canopia est l’autre chantier passionnant qui a enfin commencé par la phase de déconstruction. Des maisons squattées ont repoussé les premières démolitions, mais depuis fin 2023, elles sont nettement visibles rue de Saget, du Mascaret et des Résiniers. Tout un ilot insalubre a déjà disparu. Les autres démolitions devraient aller vite (ex-immeuble INSSEE notamment) car une grande partie du terrain est le parking du Carrefour Market (fermé fin janvier 2024) qui sera relocalisé. Une déviation du Quai de Paludate face au Château Descas (qui va reprendre vie prochainement sous forme de salle de spectacles) permettra de creuser une trémie (sous la future rue piétonne) pour permettre aussi les accès aux futurs parkings souterrains des immeubles neufs. Beaucoup de réemploi de façades existantes (ou conservées) devrait être un gage de qualité visuelle de ce projet massif.
La LGV vers Toulouse, malgré les tentatives des opposants radicaux devrait voir ses premiers chantiers pour les accès au nord de Toulouse et au sud de Bordeaux commencer, car les premiers logements expropriés sont en démolition, espérons pas de retards additionnels sur ce chantier essentiel prévu au départ pour ouvrir en 2017!
Le projet Bordeaux Euratlantique a été prolongé jusqu’en 2040 avec une rallonge budgétaire de 150 M€, pour compenser l’inflation sous estimée du foncier. Même si la phase 1 a donné quelques immeubles décevants (immeuble de Vinci sur les quais ou encore le Quai 8.2), la deuxième phase a monté en gamme et est engagée aux deux tiers. Il va y avoir un gros chantier sur l’ilot Guyart, très attendu pour ouvrir la rue des Terres de Bordes sur les Berges. Ce chantier traine car le contexte financier est complexe. Plus loin le projet Lumi abandonné depuis 2028 suite à un contentieux va enfin être remanié et son chantier recommencer d’ici un an (avant/après révision du projet).
La piscine aussi sera remaniée mais repoussée jusqu’en 2027, alors que la lancer en premier aurait créé de l’animations sur les quais dans la phase 2 des travaux des Berges. La partie centrale du secteur Amédée Saint Germain a bien évolué et les fameuses citernes sont en cours de restauration, reste l’inconnue du secteur nord et sud bloqué par le maire et les riverains… Armagnac Sud prend forme avec plusieurs chantiers, dont la tour en bois de Silva a débuté. Le secteur le plus actif est celui du quai de Brienne avec quelques immeubles impressionnants (projet Quai Neuf). Nous y reviendrons plus en détail.
Enfin les aménageurs sont désignés pour Bègles Garonne, près de 15 ans après le secteur Belcier et 10 ans après Garonne Eiffel. Le groupement est ainsi composée de l’urbaniste germe&JAM (mandataire), de l’atelier de paysages Bruel-Delmar, du bureau d’études (aménagement urbain, VRD et environnement) Alto Step, de l’atelier de l’architecte et urbaniste bordelaise Nathalie Roussel, d’Atelier d’Ecologie Urbaine (bureau d’études), du bureau d’ingénierie hydraulique ISL, d’Alphaville pour la programmation, d’ETC pour la mobilité et enfin de Scène Publique pour les aspects de conception lumière. Le contenu du projet sera connu ultérieurement et divisé en 3 secteurs.
Rive droite, Bastide Niel a vu quelques belles réalisations, le Mess des officiers est rénové sous la forme d’Ecole de Commerce (ESSCA) dans un écrin moderne et audacieux. Green Valley de Winy Maas est en finitions mais sa maison du projet projet semble abandonnée. A la place une extension incluant le siège social de l’hôtel Eklo verrait le jour. Nous regrettons aussi l’acharnement de Darwin sur le terrain du projet Home mené par le promoteur Marignanne, ils font tout pour empêcher ce chantier initialement autorisé, impliquant les riverains dans leur démarche.
Sur Brazza, les chantiers avancent bon train, notamment face au quai de Brazza. Mais toujours pas de requalification lancée sur le quai entre le jardin botanique et le pont Chaban Delmas, or cette tranche est catastrophique et dangereuse pour les vélos comme les véhicules. Pas de projet non plus de voie directe dans l’axe du pont en chantier à notre grand désespoir, sans parler de l’absence de projet sérieux pour créer des boulevards en rive droite du fleuve.
Les Bassins à flots sont presque finalisés, hormis la rue des Etrangers (projets du promoteur Fradin) qui semblent gelés, ou encore le débouché du tunnel sous fluvial avorté. Un nouvel hangar dans le style architectural des G1/G8 sera construit sur les quais pour abriter un gymnase. Ginko est terminé et prend de l’ampleur sur l’ancien site IBM. Surtout une grande nouvelle est tombée: le hall 1 du parc expos de 800m est en ruine et sera rasé, pour être reconstruit en retrait, ce qui va permettre de revoir ce secteur du lac nord.
Le centre-ville ne connait pas de changements majeurs, quelques projets comme le site Castéjà et plus tard l’hôpital Saint-André pourraient évoluer, surtout le bus express (BHNS) a permis de refaire plusieurs axes du centre-ville sur les cours sud notamment. Les difficultés du promoteur Ohayon risquent de faire durer la vacance du magasin ex-Virgin place Gambetta à notre grand regret. Le maire envisage de végétalisme les Allées de Tourny et la place Stalingrad mais sans grand concours d’urbanisme. Ce qui nous semble incohérent: ces secteurs sont relativement propres et fonctionnels, alors que la place de Latule ou le Boulevard Aliénor d’Aquitaine sont hideux et extrêmemnt pollués par les embouteillages et sont un ilot de chaleur connu depuis des années… Pour la végétalisation, un rappel des réalisations et ambitions lancées dès 2010 sur la ville.
Une étude envisage de revoir l’organisation du parvis « ville » de la gare Saint Jean. Tandis que Canopia donc va radicalement changer ses abords, ou l’ouvrant sur le fleuve. La gare est relativement fonctionnelle en intérieur mais son parvis côté ville, daté de 2006 avant la création de l’OIN Euratlantique est un raté, il va falloir le revoir.
Les transports mériteront un sujet dédié, car les projets sont minimalistes et risibles, au vu de l’ampleur des besoins, à croire que les sujets sérieux et essentiels sont contournés par les élus, focalisés sur le RER métropolitain, les cars régionaux ou encore un possible téléphérique sur le fleuve tandis qu’aucun changement crédible ne se profile en ville? Une étude du métro plus sérieuse est en pourparlers mais d’ici là quelles actions et solutions crédibles seront prises? Plusieurs Bus Express sont étudiés sur un matériel électrique expérimental (livraisons déjà retardées de 1 an). Ne serait-il pas plus censé de faire uniquement des couloirs dédiés (voire réversibles) avec les bus actuels, moins couteux mais surtout plus rapide.
Le comble des inquiétudes concerne les boulevards en rive droite et les débouchés des ponts Veil et Chaban Delmas car aucun projet sérieux n’est proposé. Pire, les élus condamnent par exemple Quai de Queyries les potentiels couloirs de bus (les contre-allées existent) en les végétalisant pour faire une piste cyclable, sans anticiper aucun déplacement futur. Près de Brazza un carrefour pore ironiquement le nom de la souricière et est un noeud catastrophique en termes d’embouteillages et rien de sérieux ne semble prévu pour anticiper les futures mobilités du quartier.
Pour les trams, un projet de revoir les lignes avec un aiguillage Porte de Bourgogne pour changer certains trajets, tout en conservant les infrastructures existantes sur les troncs communs risque d’empirer sa saturation. Qu’attendent les élus pour doubler la traversée du tram A sur le Pont de Pierre? Celles sur le pont Chaban Delmas et Veil semblent réduite à de simples bus, quand les projets de transports sérieux seront-il de retour?
Croisons les doigts que les projets retardés soient lancés et ceux en chantier finalisés, pour ne pas rallonger la liste des dossiers en souffrance évoquée dès 2022 sur bordavenir.fr. Dans tous les cas 2024 va nous offrir encore de beaux chantiers, et enfin des livraisons majeures, car comme l’a fait le pont Chaban Delmas en son temps, le tram ou la LGV, le pont Veil va clairement rebattre les cartes des déplacements en ville, malgré 6 ans de retard!