Ces projets que l’on attend depuis trop longtemps.

Bonjour,

Après une longue absence, cela nous permet de revenir sur les grands travaux inventoriés début 2022. Entre-temps, après les retombées indirectes du Covid qui avait paralysé les chantiers (manque de salariés disponibles, production qui ne suit plus pour les matériaux); la crise majeure en Europe de l’Est a empiré les choses avec une flambée des prix de l’énergie couplée à une terrible inflation. Surtout pour la première fois les futurs projets d’équipements risquent le coup d’arrêt en raison de leur consommation d’énergie (piscines). Ci-dessous la piscine tant retardé sur Belcier devrait devenir enfin réalité car la résidence Cap Garonne mitoyenne a ses travaux en cours, mais survivra-t-elle la crise actuelle?

Comme la maison des danses de Ginko abandonnée faute de budget ou l’Aquarium digital tué dans l’oeuf vu que le maire refuse les « attracteurs urbains », combien de projets vont souffrir de ce contexte déplorable?

Les grands projets sont-ils condamnés? L’adage « premier arrivé, premier servi » prend ici tout son sens. Heureusement Bordeaux avait un plan de développement sur 15/20 ans visionnaire et ambitieux, en cogestion qui a permis la survie des chantiers majeurs. Les villes qui ont engagé sans tarder les lignes de tram ou de bus et leurs grands équipements en premier font qu’ils sont pour la plupart livrés. Mais depuis maintenant plusieurs années, l’incapacité de mener à bien les chantiers engagés (retard de 5 ans sur le pont Veil, la catastrophique vision de repli décroissante de la ville centre notamment vont durablement impacter l’avenir de la métropole.

Ce qui est le plus regrettable sont que nombre d’études et de projets pertinents étaient dans les cartons, prêts au lancement mais pour certains tués dans l’oeuf soit par lâcheté politique (quartier autour du stade Lescure, Amédée nord et sud), soit par manque de moyens. Nous en payons le prix fort en 2022: par exemple bien que la mise en 2×3 voies de la rocade sera enfin finie en été 2023, et que des aménagements complémentaires de mise à niveau en rive droite (sorties 1, 2 et 26 surtout), la rocade est saturée. Pour les voies d’accès sur Mérignac, un plan de doublement de voies existantes est en cours, mais arrivera-t-il à temps? Ci-dessous les chantiers prévus sur la rocade (faute de Grand contournement Est).

Surtout aucun transport lourd n’est prévu sur la plaine Rive droite comme souligné par l’un des brillants pilotes du Grand Projet des Villes (lancé avant 2010) qui avait permis une spectaculaire rénovation urbaine combinée de plusieurs villes. Les routes et lignes de transports circulaires (schéma du SDODM initial ci-dessous ligne circulaire 9) qui étaient à la base des boulevards sur le format de la Rue Lucien Faure étaient planifiées et semblent tombées aux oubliettes. Le pire est que de nouvelles lubies et études sont relancées constamment sans aucun réalisme ou suivi des études passées.

Elles vont donner au final un simple couloir de bus bidirectionnel par exemple sur la voie Eymet rive droite. Cela va évidemment surcharger le trafic auto des quais rive droite déjà saturés sans voie aternative auto. Ce couloir peut servir (à la base un tram était pensé) mais comment faire pour les transports individuels?

Les projets liés à l’OIN Euratlantique maintiennent un certain standard de qualité: charte architecturale des façades, grandes places et perspectives, immeubles espacés et variés. Cela devrait devenir le modèle de tous les quartiers futurs, espérons-le, (voir les photos ci-dessous) qui illustre l’identité de la ville par ses couleurs de pierre blonde et ses grandes ouvertures, son identité architecturale oubliée pendant 70 ans et enfin de retour.

Le contraste est criant avec les ZAC qui comme Brazza collent des immeubles au concept déjà daté et inadapté sur la moindre parcelle libre: plafonds bas, matériaux métalliques en façades et logements non traversants… La phase 2 sera un peu moins catastrophique, car plus aérée, mais le front des futures Allées de Brazza sur la maquette en bas (dont les travaux n’ont toujours pas débuté) donne sur des immeubles sur pilotis plus austères les uns que les autres.

A Bastide Niel, l’un de nos rares satisfecit de la nouvelle mairie est la recalibration intelligente du projet. Le design est moderne mais adapté au nouveau climat de la région, avec des places et des parcs, surtout avec des espaces extérieurs pour des logements traversants.

Pour certains projets, surtout routiers, même pour un simple accès à un lotissement (Route de Toulouse par exemple) cela devient un crime Ecocide! Cet excès a retardé pendant près de 40 ans la déviation du Taillan Médoc (qui va enfin ouvrir en novembre 2022, mais après combien de milliers de camions polluants en centre-ville et d’accidents ont circulé entre-temps)?

Sur la Bastide en phase 1 ou sur Ginko, il y avait une logique de créer les voies routtières en amont: routes principales dont couloirs de bus/tram, puis les ilots et enfin les logements. Maintenant c’est l’illogisme inverse sur Brazza par exemple. Aucun tracé ne débouche depuis le pont Chaban à 6 voies (dont 2 de bus), une simple contre-allée pas encore lancée, alors que les habitants sont là, et donc isolés. Surtout certains deviennent ensuite des opposants aux pourtant nécessaires voies de desserte.

En ville, quelques travaux sur les franges de Mériadeck vont améliorer légèrement le quartier, ainsi que des projets privés (nouveau pole de restaurants et Hotel Hilton sur d’anciens bureaux ci-dessous), mais pourquoi ne pas transformer une partie des dalles en ruine (Terrasse du Général Koenig) en parc urbain par exemple, pourquoi ne pas requalifier les hideuses rues  Dieuzaide, Lateurade et surtout la façade opaque du centre commercial des années 1980?

La ville se vante de micro-forêts sur la place Billaudel ou de quelques arbres place Pey Berland, c’est une base mais ils ignorent tout ce qui dépasse le périmètre de l’hyper-centre déjà aisé et bien loti, malgré quelques oublis, car avant eux, depuis 20 ans le centre avait déjà presque totalement été refait et embelli.

De plus cette municipalité bloque la transformation d’Amédée Nord/Sud près de la gare alors que cela permettrait de connecter les quartiers hauts et bas de la ville ou d’ouvrir les logements sur un parc de 1 à 2 Ha sur le site d’anciens hangars pollués et bétonnés. Ci-dessous clairement ces immeubles sont à démolir: passoires énergétiques, laides et vétustes, accessibles par un pont levis. Les platanes aussi s’ils sont conservés ne permettent pas de remettre à niveau le quartier sur la rue Amédée et rendent le futur quartier inaccessible. Alors que raser ces immeubles ouvrirait ici un parc inexistant de 1 à 2 Ha sur le quartier! En bas le nouveau quartier Amédée centre est une réussite (les parcs seront plantés en fin de chantier). Seule consolation, malgré les blocages de la mairie et des riverains, le pont de la Palombe fonctionne enfin.

Sur la place de Latule et le secteur d’ilots de chaleur urbains de Bordeaux Nord (dont aussi la zone industrielle bordant le boulevard Aliénor), rien ne sort. En comparaison Mérignac Marne et Soleil (photo de droite, sur le site de l’ancien Castorama) qui était une anciennezone industrielle et commerciale similaire connait une mue radicale: disparition des « boites à chaussures des grandes surfaces » au profit de logements dans un parc de pins; les commerces sont insérés en rez-de-chaussée des immeubles.

 

Tandis que les Bassins à Flots sont quasiment achevés et que la Cité du Vin contrairement aux cassandre, rencontre un joli succès, il reste quelques chantiers en cours sur la parcelle du Musée de la Mer et sur les ilots anciens mitoyens en cours de finition. Mais la jonction pour prolonger ce projet vers Bordeaux nord prend du retard.

Quelques notes de réconfort sont l’avancée réelle du chantier du Pont Simone Veil, l’ensemble des piles (le béton de la dernière des 8 piles est en cours de coulage), la charpente métallique de 45 de large et plus de 500m de long devrait gagner la rive gauche fin 2022, début 2023.

Nous déplorons la lenteur de la rénovation des quais Boulevard Moga, mais les travaux sont en cours cependant. La ZAC Belcier s’est étendue et va démarrer sur la zone de la rue Bordelaise (rebaptisée Canopia). La tour bois de Silva est retardée (appel d’offres infructueux) même si les programmes annexes ci-dessous sont en finition. La plupart des ilots sont finis sur la phase 1, et les secteurs du jardin de l’Ars (en partie ouvert), Brienne et des quais sont en plein travaux.

La ZAC Garonne Eiffel est spectaculaire et avance vite le gros tronçon du parc démarre, nous voyons sur la vue aérienne l’immensité de la zone renaturée sous le nom de Parc Eiffel aussi pour lutter contre les inondations du secteur. La ZAC Bègles Garonne qui se veut sans immeuble haut est en concertation.

Ce qui reste inquiétant est le manque de logique et d’anticipation même dans les gros travaux, par exemple sur la rénovation du pont Saint Jean qui oublient la piste cyclable (rendu suggéré ici par un graphiste Willam Boy de ce qu’il serait logique de faire, ou du pont Veil dont les accès en rive droite sont sous-estimés délibérément.

En ville, la plupart du centre avait été rénovée et de micro plantations et opérations cosmétiques continuent, certaines places comme celles des Capucins et des Chartrons, et les cours sud de la ville (tracé du bus en site propre) connaissent enfin des aménagements sous l’impulsion de la ville de Bordeaux, reconnaissons leur au moins cet aspect positif.

Pour les transports, nous saluons la persévérance de l’association Metro Bordeaux qui lutte pour proposer un transport lourd et fiable en complément de l’existant. Tandis que les élus se contentent de promouvoir un RER métropolitain à la réalisation aussi incertaine qu’efficace, bien que la gare qui sera rénovée de la Médoquine sur Talence soit un progrès. Enfin croisons les doigts la LGV vers Toulouse semble bien engagée (grace surtout à la ville de Toulouse), ce qui délesterait les sillons existants saturés. Cela permettrait une amélioration des dessertes locales en TER mais il existe encore des opposants à la ville de Bordeaux même!

Il y a pour les transports le projet du fantaisiste téléphérique sur la Garonne ou les Batcub qui auront plus de bateaux et pontons, mais après le tram A vers l’aéroport fini pour 2023, rien? Certains élus sont ironiques et parlent d’échec collectif; tâclent l’ancienne mandature pourtant bien plus ambitieuse que la leur, après s’être servis avec 2 branches de tram (ville de Mérignac), alors qu’en réalité il s’agit d’égoïsme politique (les villes peuplées de l’opposition n’ont-elles pas le drtoie au tram)?

Pour les grands équipements, l’aéroport repart suite au coup d’arrêt du Covid et semble enfin décidé à lancer des travaux d’amélioration. La jetée internationale ne suffira pas, le terminal de jonction ayant été repoussé à cause du coup d’arrêt lié au Covid. L’accueil des passagers l’a désigné comme pire aéroport d’Europe, il y a urgence.

Certains projets sont devenus réalité, et malgré les vents contraires sur les chantiers, le bout du tunnel arrive pour la plupart. Le parent pauvre reste les transports, quelques couloirs de bus sont évoqués. Mais par exemple avant de lourds travaux comme le Bus Express (BHNS) entre Bordeaux et Saint Aubin, pourquoi ne pas simplement tracer de nouveaux axes avec de la peinture au sol et des bus classiques pour tester le tracé, au moins en sanctuariser l’emprise avant de créer des logements dessus? Il y a aussi un projet de créer des lignes de tram E et F sur les voies de tram actuelles saturées pour desservir de nouvelles destinations. Sans nouveaux rails (et franchissement du fleuve comme prévu au départ sur les ponts Chaban Delmas et Veil, n’est-ce pas suicidaire)?

Boulevard Jean-Jacques Bosc, près du pont Veil, il y a bien un couloir de bus, mais il ne fait que quelques centaines de mètres pour finir sur les boulevards en 2 voies seulement, ce qui évidement va coincer, tandis que sur Bègles Garonne ils construisent des immeubles au bord de la rue… Pourquoi ne pas faire de contre-allée en rasant les HLM délabrés et les « boites à chaussures commerciales et industrielles comme cela s’est fait sur la rive bordelaise du boulevard (ex immeuble de BMW rasé).

Nous reviendrons sur un suivi de quelques chantiers, essentiellement sur Euratlantique à l’aube d’une nouvelle phase majeure, aussi prometteuse que Garonne Eiffel en rive droite, gageons d’ici là un retour à la raison des élus ou des vents plus favorables aux transports et infrastructures!

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