Bonjour,
Après plusieurs reports et des années de suspense, le futur pont Jean-Jacques Bosc (dans l’axe du boulevard du même nom) qui va relier la limite Bordeaux Bègles à Floirac rive droite a enfin son architecte. Il s’agit sans surprise de l’agence Néerlandaise OMA associant Clément Blanchet et Rem Koolhaas. Nous avions analysé les cinq projets du concours et étudié les maquettes présentées à la Communauté Urbaine de Bordeaux. Ce pont est le pendant du pont levant Chaban Delmas au nord de la ville et inscrit dans le projet Euratlantique qui va prendre de l’ampleur permettra de boucler les boulevards bordelais.
Le choix a été unanime car OMA a proposé un pont probablement moins coûteux que ses concurrents et « le pont n’est pas un événement en soi mais doit accueillir et faciliter les événements ». En ce sens, le concours qui évoquait un pont innovant, voire habité permet de comprendre ce choix. La structure fera 45 mètres de large (comme le pont Chaban Delmas) avec en théorie 2 voies voitures par sens de circulation et une voie par sens pour un Transport en site Propre (Bus ou Tram).
Ce qui est original est que ces voies seront sur un côté et que les piétons auront une dalle de 10 mètres de large reliée en pente douce aux quais pour circuler. Reposant sur 9 travées de 4 piliers, le coût de l’ouvrage est évalué à environ 110 Millions d’euros raccordements compris et environ 11M€ pour les frais d’honoraires. Le dossier de presse complet est sur le site de la Communauté Urbaine de Bordeaux. Une fois les études et procédures validées le chantier pourrait débuter en 2016 pour une livraison en 2018.
Il faut noter aussi un très bon travail de l’agence OMA qui a bien connecté le pont en pente douce depuis les quais, prévoit une place arborée face à la salle de Concerts (lauréat annoncé en décembre (2013), et aussi des passages souterrains (existant déjà en rive gauche) pour éviter la paralysie du trafic en cas de difficulté.Il est évident que le l’ouvrage sera agréable à traverser bien que non visible de loin (un des critères de sélection du jury semble être l’absence d’émergences).
Ci-dessous, nous voyons de le concept de grande promenade sur l’eau.
A titre personnel, nous préférions le projet de RFR parmi les 5 candidats de base, qui avait pour mérite de proposer un pont visible de loin avec ses arcs inclinés vers l’intérieur de 37 mètres, suspendant un tablier qui rappelait d’une certaine façon le pont de Brooklyn. Cependant, son aspect graphique était assez novateur et le travail sur les espaces publics était aussi intéressant. Mais ce projet était probablement coûteux et compliqué à entretenir, comme le pont suspendu d’Aquitaine.
Les autres projets écartés de Marc Barani (pont à Haubans avec trois pylônes parallèles évoquant des voiles de bateaux) et de Marc Mimram (pont inspiré de son pont de Casablanca avec une grande arche centrale), avaient été écartés au premier tour car ces derniers quoique réussis étaient assez courants dans les ouvrages existants. Marc Mimram réalisera tout de même un pont sur les voies ferrées gare Saint Jean assez réussi à quelques centaines de mètres de là.
Dietmar Feichtinger le finaliste malheureux avait proposé, inspiré de sa passerelle Simone de Beauvoir, avec deux niveaux de passage, mais probablement en raison des coûts, de la probable nécessité de surveillance du pont en soirée l’été (incidents de noyades sur les quais et incivilités), a été écarté. Surtout son travail sur les raccordements aurait généré des soucis de circulation sur les quais. Ce qui peut aussi expliqué qu’il n’ait pas été choisi.