2022, l’année des grands chantiers enfin relancés!

Bonjour,

Très bonne année 2022 sur Bordavenir.fr! Après les 10 ans de ce blog qui faisait le bilan de 10 années de projets et chantiers, nous allons faire le point des grands chantiers en cours. Une visite de Bordeaux en novembre 2021 nous a permis de visualiser de nombreux projets enfin terminés. Surtout des chantiers majeurs sortent enfin de terre comme le quartier du Belvédère ci-dessous, malgré le coup d’arrêt suite au changement de majorité et la crise du Covid (qui a eu un impact économique majeur sur les retards de chantiers et le surcoût des matériaux). Fort heureusement en effet, les projets au long cours sont prévus depuis une dizaine d’années et la plupart sont en travaux. Ci-dessous la perspective spectaculaire du débouché du pont Saint Jean, méconnaissable et particulièrement réussie comme entrée de ville donnant sur la rive gauche.

Commençons par les Bassins à Flots, le Quai des Caps est livré avec le cinéma UGC, le parking, les bureaux, les logements et l’hôtel. Ce qui avec les finitions de la promenade des quais donne une touche finale au secteur rue Lucien Faure.

Il reste quelques nouveaux projets face au boulevard Alfred Daney, ainsi qu’un potentiel parc prometteur évoqué derrière la Base Sous-Marine. L’ilot Lesieur est en finition, le hangar G1 est en service de même que les très réussis hôtels des silos face à la Cité du Vin. Il reste quelques de programmes en souffrance dont la place face au Quai Armand Lalande (le tunnelier est coincé sous le fleuve pour connecter Brazza à la station de traitement des eaux Louis Fargue, ce chantier risque l’abandon).

 

Le secteur en retrait de la rue des Etrangers non plus ne paie pas de mine avec le Musée Mer Marine inachevé, sur les photos plus bas, les formes sont disparates et les finitions bâclées, en comparaison par exemple avec les tours Google sur Dublin dans un quartier similaire, nous réalisons le manque de vision de cette façade sur les docks.

L’essentiel du quartier est livré. Il en est de même pour l’Ecoquartier Ginko avec son extension commerciale, ce chantier désormais s’étend vers l’ancien site IBM. Divers programmes secteur Cracovie et Allées de Boutaut sont en projet, mais rien n’est engagé hélas sur la place de Latule dont les jours de l’auto pont provisoire depuis 1975 semblent encore prolongés…

En face, nous avons visité le quartier Brazza qui a plusieurs facettes: des immeubles assez imposants dans l’ilot Innlove et de futurs équipements comme la Cathédrale des Sports.  La perspective est assez belle depuis la rive gauche. Mais plus loin face au Pont Chaban Delmas, nous n’avons toujours pas de boulevard prévu en débouché direct, donc le pont donne sur une zone assez sinistre, les façade des ilots Quai 54 et 56 sont passables, mais les immeubles sur pilotis derrière sont un vrai raté.

Clairement ici, il est regrettable que le projet de cette parcelle dans l’axe du pont n’ait pas été suspendu ou remanié, il n’y a aucune skyline comme sur la rue Lucien Faure par exemple (photo de gauche). Il n’y a aucune placette ou aération entre les immeubles tous uniformes. La vue depuis les futures allées du pont aboutira sur des immeubles médiocres qui bouchent tout effet de perspective (à droite), l’ironie est que la face arrière est mieux réussie, mais elle sera bientôt masquée par d’autres immeubles.

La voirie du quai de Brazza est assez déplorable, en comparaison du quai des Queyries devant Bastide Niel, le quai de Brazza n’a pas encore été refait entre le Jardin Botanique et le Pont Chaban Delmas, espérons que le reste du projet une fois finalisé sera mieux réussi. Espérons une progression rapide, le contraste (et la sécurité d’y circuler en vélo ou à pieds n’étant pas au rendez-vous).

 

Loin des plans de Youssef Tohmé l’urbaniste, les aménageurs ont collé des façades métalliques marron et des ilots appelés Pilotis les uns sur les autres. Malgré la promesse de peupleraie qui va les traverser, nous sommes très sceptiques, pas de soleil, qu’en est-il de la sécurité aussi le soir sous ces repaires potentiels à problèmes? Ci-dessous le rendu initial assez aéré et travaillé, qui en réalité a été transformé en immeubles médiocres sans âme faute de budget ou de coordination? Comment expliquer un tel changement depuis les plans initiaux?

Hormis ce point noir, plus loin Bastide Niel est bien lancé, perfectible et avec son architecture avec des angles à 45 degrés discutable. En le visitant, il y a pourtant bien plus de réussite qu’à Brazza: placettes, matériaux clairs et minéraux, exposition au soleil même en hiver. L’Annexe, Green Valley et Ekko montrent aussi des finitions assez propres.

En comparaison avec l’ilot Nouvelle Rive Gauche aux Bassins à Flots, l’immeuble Ekko sur la droite ci-dessous dans le même style est plus abouti.Le métal est de qualité, des jardins extérieurs ont été créés.

L’ESSCA dans le Mess des officiers et le secteur Thiers sont bien engagés, en espérant une connexion rapide de voies traversantes. Le secteur Darwin a commencé sa rénovation pour les Magasins Sud, à minima hélas (la symétrie est perdue notamment au niveau des pentes de toit). Une idée aurait pu être de recréer la façade sud des Magasins Généraux (qui avait brûlé, mais même l’immeuble actuel n’est pas en travaux). Il n’y a pas dans le respect des plans du concours et surtout en ils bloquent les aménagements de voirie de l’allée cavalière, espérons un progrès de ce côté là également.  Sans parler des hangars squattés cédés au forceps par l’aménageur, ce sont des friches médiocres et probablement polluées.

Surtout le chantier le plus spectaculaire est le quartier du Belvédère! La mise en scène du pont Saint Jean par TVK puis les projet lauréat de la place Belvédère est une réussite, quelle dommage que les aménageurs de Brazza n’aient pas pensé appliquer les idées initiales de place monumentale des premières études. La forêt de grues en novembre dernier était impressionnante, la future place sur la maquette prend forme. Le Passerelle Eiffel a été remise en état (mais n’est pas encore reconnectée aux quais).

Ici les immeubles sont travaillés, aux grandes ouvertures et avec des matériaux clairs, les parcs seront intégrés au quartier. Bien entendu tout ne sera pas parfait et attendons de voir le résultat final, mais déjà comme l’ilot SudOuest, l’EPA a compris l’essence de la ville et son identité ce qui explique la coordination de ce futur quartier. Il restera beaucoup de travail (finir al reprise des quais aussi pour les voiries, percer la trémie sous la voie de TGV). Il s’agissait rappelons-le d’un échangeur autoroutier, cela prouve le potentiel foncier des reconversions de friches industrielles, commerciales et ferroviaires.

En face sur le quartier Saint Jean Belcier enfin nous sommes entrés dans le dur pour la rénovation du pont Saint Jean. Après son échangeur rive droite (place du Belvédère) qui a disparu, la démolition des bretelles d’accès rive gauche a débuté. La sortie future sera sous la voie ferrée, l’autre bretelle sera arasée pour créer le parc Descas dans le prolongement du parc des Sports de Saint Michel. Les bouchons actuels sont liés au retard du pont Simone Veil qui n’a pas  permis le transfert la circulation en temps prévu. Mais comme l’ancien autoroute des quais, la disparition de la voie des Frères Moga, devenue parc et boulevard urbain sera un énorme progrès tout comme les quais du centre-ville ont été la révolution des années 2000.

   

La rue Bordelaise n’a pas démarré, mais les premières démolitions pourraient se faire en 2022, nombre de hangars sont en ruine et déjà vides. Les premiers gros travaux sont prévus cette année, le parc Descas est prévu pour 2024.

Plus loin la place André Meunier et l’îlot Santé Navale sont totalement finis. Côté gare historique, le parvis mal agencé (lancé avant la création d’Euratlantique) pourrait voir les bus déplacés, pour connecter Amédée Saint Germain à la la gare. La mairie a voulu arrêter le projet Nord et Sud en blanc sur la maquette (la partie centre étant bien avancée), souhaitons un retour au pragmatisme qui a au final permis à la rue Bordelaise de se faire avec des adaptations. Il est souhaitable de raser les immeubles vétustes et qui sont des passoires thermiques de ICF, sans compter qu’ils bouchent toute perspective. A voir le terrain actuel, clairement la posture est idéologique, il s’agit de ruines, de parkings et de nappes de bitume sur ces parcelles!

  

Notons que sur Amédée le pont de la Palombe fini sera ouvert en 2022 avec les premiers bureaux! A y regarder de près, les façades, les volumes là encore sont travaillées, surtout en comparant ce secteur avec le quartier Brazza ou les premiers ilots aux Bassins à Flots, revoir ce projet a permis de bien l’optimiser initialement, le stopper serait une erreur.

En face secteur Armagnac, l’ancien Tri Postal est partiellement démoli et sa reconversion sera la finalisation du programme TriBeQua assez spectaculaire. L’ilot Quai 8.2 et  la première tour en bois de 50m Hypérion sont déjà habités ou occupés par des bureaux. Le secteur Armagnac Sud débute (Woodstone par exemple est en travaux) bien que la Promenade des Forges et la place d’Armagnac refaites tardent à se finaliser.

La seconde tour en bois Silva est en chantier, les ilots insalubres  des rues de Son Tay et Morin prés du pont en U sont à terre, des bureaux et logements vont radicalement redessiner ces anciennes ruelles sombres et délabrées.

Nous attendons impatiemment que l’ilot Guyart (photos du bas et de sa maquette) soit  à son tour rasé. Il y a eu quelques retards mais ce chantier est imminent. Cette démolition va ouvrir la rue des Terres de Bordes vers le fleuve. Il s’agit de l’immense discothèque la Plage qui doit être restructurée sur site, en hauteur tout en conservant en partie les façades anciennes de chais patrimoniaux.

Quai de Paludate, une partie des ilots sont finis et les dents creuses comme l’ex restaurant la Rhumerie incendié par le passé sont programmés au fur et à mesure (cette fois en évitant les immenses blocs ratés comme l’ilot Vinci en bas qui écrase toute perspective).  L’immeuble Upsilon en gradins par exemple montre un effort de transition avec le quartier bas d’échoppes en arrière plan.

Plus loin le jardin de l’Ars trop souvent repoussé avance enfin. Un nouveau collège sur ce site et la démolition totale de BMW pour créer l’ambitieux ilot Brienne montrent un mouvement des chantiers vers ce secteur. Clairsienne va tenter de relancer le fiasco du chantier de LUMI qui sera du coup probablement revu dans son apparence.

Le gros chantier trop attendu reste le pont Simone Veil. Repris en 2021, les piles du pont prennent forme avec le second groupement porté par Bouygues a réalisé 4 piles (de 4 piliers chacune), et vont attaquer la cinquième en rive droite, avant de réaliser les 3 dernières sur la rive gauche. Rappelons que ces piles ont provoqué des difficultés et un retard considérable. En parallèle la charpente (déjà réalisée avant le changement de prestataire) est en cours d’assemblage.

Après la crise du Covid et l’échec du premier contrat avec Fayat, espérons voir un vrai avancement dans le chantier du pont qui est attendu pour 2024, voire 2025? La partie des accès en rive gauche a vu son chantier anticipé, pour compenser les retards, ce qui inverse le calendrier habituel, les accès seront finis avant le pont lui-même.

Les Berges de la rive gauche sont réalisées en partie au droit du pont, mais en rive droite il y a peu de visibilité sur les aménagements finaux (nous craignons un rétro-pédalage comme sur le pont levant qui a fini en carrefour en T sans la voirie centrale, ni trémie). Le chantier du pont donc est accompagné par la création du parc des berges sur ce secteur immense. A terme il sera prolongé sur Bègles vers le Pont Mitterrand. Plus en retrait, La Méca est ouverte et les restaurants attenants sont en cours de finition.

  

En ville quelques travaux sur Mériadeck sont en cours, l’immeuble Eterna est assez prometteur pour une transition entre ville ancienne et moderne, les Tours Allianz transformées en hôtel seront livrées prochainement. Un pôle restauration totalement revu occupera la passerelle du centre commercial en espérant sa rénovation extérieure très attendue. Les placettes du quartier ont été végétalisées face au musée des Beaux Arts.

Pour le centre historique, il n’y a pas de future rénovation majeure envisagée, hormis le verdissement de certaines rues, places qui seront par ailleurs équipées de bornes de filtrage. Une grande partie des travaux est finie, avec la rue du Pas Saint Georges par exemple ou les places Tourny (dont le marché des Grands Hommes) et Gambetta en photos du bas sont elles aussi terminées.

 

La mise en 2×3 voie de la rocade entame sa dernière ligne droite, presque finie des sorties 9 à 7 et déjà bien engagée sur le dernier maillon des sorties 5 à 7. Il restera aussi quelques hectomètres rive droite avec la jonction de l’A10 (non programmés à ce stade). Il faudra probablement reprendre certains échangeurs sous-dimensionnés (le 10, 26 ou 18 par exemple) mais l’essentiel sera enfin fini en 2023.  En parallèle sauf possible contretemps nous espérons voir enfin ouvrir le contournement du Taillan Médoc bloqué depuis 30 ans par des opposants sans limites…

  

Notons de gros projets routiers sur le secteur de l’aéroport (boulevard Marcel Dassault phase 2 vers Martignas ou le boulevard Technologique parallèle à la rocade) devraient améliorer la circulation à moyen terme. L’aéroport a ouvert un nouveau satellite que nous avons testé pour les vols internationaux, hélas inachevé avec le coup d’arrêt des vols en 2020 et la suppression de la navette Air France entre Orly et Bordeaux. Le projet du 5e parallèle est bien avancé. Le tram A en voie unique aura son extension livrée d’ici 2023, les rails sont déjà visibles. Hélas aucun projet sérieux de transports hormis quelques couloirs de bus ne semble envisagé ensuite après la fin de la phase 3 bis.

Un autre dossier est ressorti des limbes et son financement est bien engagé, la LGV vers Toulouse (avec une bifurcation vers Dax) a enfin connu un coup d’accélérateur hormis quelques collectivités réfractaires (dont la Gironde) alors que la ligne classique est hors d’âge et connait des pannes récurrentes. Espérons des travaux lancés avant 2030 pour enfin remettre à niveau le réseau ferroviaire, tout en libérant des sillons de TER pour la desserte locale (dont le RER métropolitain).

Espérons que ni la pandémie ou d’autres facteurs (élections nationales en mai et juin) ne vont remettre en cause les chantiers majeurs engagés. Aucun projet d’envergure nouveau n’est sorti des cartons depuis 2 ans à la fois par volonté politique et manque de moyens. A priori étant en phase opérationnelle et pour beaucoup bien lancés, le risque concerne surtout les retards, mais pas à pas, le projet ambitieux de Bordeaux 2030 prend enfin forme!

 

 

 

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