2012, une année qui annonce de grands projets pour Eurtlantique

Bonjour,

Bordeaux-Euratlantique est le projet majeur de l’agglomération Bordelaise des prochaines années. La LGV Tours Bordeaux démarre début 2012 tandis que le bouchon ferroviaire aura disparu en 2016 une fois les 4 voies terminées en rive droite. Le pont Jean-Jacques Bosc sera dévoilé courant 2012. Ci-dessous un aperçu des 4 voies sur Cenon une fois raccordées au pont TGV.

Les travaux préalables sont presque tous terminés, et d’autres projets se coordonnent avec ce chantier majeur comme le projet de rénovation du centre ancien dégradé (Re-Centres).

L’OIN Euratlantique  couvre 738 hectares et a été divisée en 4 grandes opérations, la plus avancée est St Jean Belcier car aux abords immédiats de la Gare st Jean, cœur névralgique du futur quartier d’affaires et de logements. Les Urbanistes Reichen & Robert associés sont lauréats du concours. Leur plan guide a été actualisé suite aux concertations avec les riverains et en fonction des contraintes techniques (disponibilité du foncier, terrains pollués ou inondables).

Plan guide initial de avril 2011 (à gauche), plan guide modifié fin 2011 (à droite)

En observant les deux plans guides, certaines constructions des berges seront finalement plus en retrait, le pont supplémentaire sur les voies ferrées sera droit, et surtout dans le secteur Armagnac, il y aura des sièges sociaux labellisés « World Trade Center » en face de l’ilot d’Armagnac. Une piscine sera située sur les quais et les abattoirs qui viennent de fermer seront en partie démolis ou reconvertis en FRAC (musée d’art contemporain Régional et agences culturelles). Ce projet est prometteur, mais peu d’éléments circulent sur la forme exacte de la future gare doublée côté Belcier.

Au pied de la Gare, le secteur Amédée St Germain, libéré des anciens ateliers dépollués puis démolis accueillera des bureaux et des commerces, les bâtiment anciens remarquables étant conservés, enfin un transport en commun en site propre passera sur le pont le reliant au secteur Armagnac. Face à la gare un hôtel semble prévu et des bâtiments anciens délabrés seraient réhabilités ou transformés.

Le secteur du triangle d’Armagnac a beaucoup changé, notamment parce que finalement la poste ne conservera pas son centre de tri, ce qui a dégagé des opportunités foncières intéressantes pour les sièges sociaux d’entreprises et compenser la non disponibilité des terrains sous la rue Léon Jouhaux.

Le MIN de Brienne devrait être conservé et mieux agencé pour lui créer une façade urbaine sans bloquer ses activités, la proximité du pont JJ Bosc et du pont st Jean facilitera la logistique. L’EPA a déjà acheté aussi en bord de Garonne les hangars de la société Brossette et une clinique est envisagée sur ce site proche du secteur Gattebourse en raison du foncier disponible.

Sur le plan d’ensemble, les quais seront aussi réaménagés, avec le FRAC et le pôle nuit réorganisé sur le site des abattoirs, la piscine sur les quais, ce qui a fait la spécificité de ce projet est la grande voie verte qui sera à la fois parc et accès majeur à la gare, ainsi que le VIP: « Vélos, Intermodalité, Piétons » qui permettra de circuler en vélo et TCSP dans le quartier sans subir les nuisances des automobiles.

Le 9 décembre 2011, le Groupement TVK, Cribier et Ecoutin vient de remporter le second concours du projet urbain Garonne Eiffel, en vis-à-vis du pont Saint Jean qui sur l’unique image prometteuse que nous avons sera transformé en place centrale au lieu du no man’s land actuel en rive droite, et un TCSP (BHNS ou tram) semble prévu.

En Parallèle, la rénovation urbaine du Bas Floirac et de Cenon pont rouge avancent, même si certains projets comme le Grand Arena, très intéressant (Bordeaux étant l’une des rares grandes villes de France n’ayant pas sa salle de concerts), connaissent des difficultés économiques.

La troisième opération Bègles le Faisceau est en partie lancée car la mairie avait lancé le projet avec Alexandre Chemetoff avant la création de l’OIN. Enfin entre le pont JJ Bosc et le pont Mitterrand, le secteur Bègles Garonne pourrait faire ultérieurement l’objet d’un concours même si rien n’est figé à ce jour.

Espérons que le TGV se poursuivra bien comme initialement prévu vers Toulouse et l’Espagne malgré les difficultés budgétaires et les oppositions démagogiques, car sinon le projet pourrait être dénaturé comme Mériadeck ou le Lac, qui ont mis du temps à se relancer. Ceci dt l’intérêt de phaser les projets et de pré-programmer les opérations est une sécurité. Sur le secteur Belcier, la demande de bureaux est même déjà plus forte que l’offre. D’autant plus qu’une fois les quais rénovés, et en raison de l’attractivité de l’ouest de la France en général, en raison de la saturation des régions du nord et de l’est, est une formidable opportunité de développement à ne pas manquer.

 

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Les projets fous jamais réalisés

A l’approche des fêtes de Noël, voici quelques images étonnantes de projets utopiques, ou intéressants jamais réalisés ou inachevés, en voyant ces images, on comprend mieux certains aberrations qui génèrent parfois des embouteillages monstrueux en raison de routes par exemple inachevées.

Commençons par la place Ludovise prévue vers 1784, cette place devait remplacer le château Trompeyte (qui au passage avait été édifié par Louis XIV après la démolition des Pilliers de Tutelle, magnifique temple romain situé au niveau du Grand Théâtre actuel et qui explique son architecture, ainsi qu’un quartier de magnifiques villas romaines vers 1666, en représailles d’une révolte) . Finalement après divers projets, la place des Quinconces et le quartier du triangle d’or a été réalisé par la suite.

Parmi les idées du XIXe siècle, de nombreuses artères majeures ont été percées pour faire pénétrer la lumière, faciliter la circulation. L’opportunité des remparts démolis a défini en grande partie le tracé de la ceinture des Cours de la ville centre. Léo Drouyn historien a réalisé nombre de gravures et dessins montrant la démolition des remparts Cours Alsace Lorraine, le dégagement des Eglises et Cathédrales, ce qui a aussi accéléré la disparition de la ville médiévale. Beaucoup de portes actuelles (Dijeaux, Bourgogne, d’Aquitaine…) se situent à l’emplacement des anciennes portes médiévales massives dont subsistent la Grosse Cloche et la porte Cailhau.

Le Cours Pasteur a été percé à la fin du XIXe siècle, mais d’autres Cours sont restés inachevés, comme les rues de Tauzia et St Vincent de Paul, des rues plus modestes aussi autour de la gare (Impasse d’Agen) n’ont pas été terminées. Le tracé le plus étonnant était une « Grande Voie », qui partant de la gare st Jean prolongerait la rue de Tauzia, via st Michel, pour ensuite repartir du pont de Pierre (supprimant au passage la Porte de Bourgogne), éventrant ainsi les places du Palais, Camille Jullian, st Pierre jusqu’au grand théâtre. L’architecte Cyprien A. Duprat dans « Bordeaux un jour » avait aussi proposé de prolonger la rue de Ferbos et d’élargir la place de la Victoire à la place de la partie dégradée du bas de la rue Ste Catherine, et surtout un projet étonnant de « Grand Rond » englobant la Cathédrale Pey Berland, Mériadeck (en construisant un grand jardin d’Albret à la française face à la Mairie devant une gare centrale de métro monumentale), la place Gambetta (en déplçant la Porte Dijeaux!) et l’hôpital St André reconstruit.

Ce qui est fascinant en regardant ses plans d’ensemble est de retrouver une partie des projets réalisés par la suite: la rocade au lieu de « grands boulevards extérieurs », le quartier du Lac qu’il appelle « bois de Latule », Mériadeck avec son esplanade Charles de Gaulle et ses jardins suspendus sur dalle (qu’il situait Cours de l’Intendance), le tracé de certains ponts… Ce qui est regrettable est la non-réalisation de certains projets comme l’axe intermédiaire entre la rue Judaïque (étroite) et la rue Fondaudège qui aurait facilité la création d’un TCSP rapide en direct, on encore son axe routier direct du pont de Pierre vers la Victoire qui aurait désenclavé des quartiers enclavés, insalubres et en manque de lumière aujourd’hui derrière st Michel et Victor Hugo.

Par la suite Bordeaux a connu diverses évolutions, les principales ambitions réduites et avortées concernent le quartier du Lac et Mériadeck. Pour le Lac, c’est avec étonnement qu’en regardant le plan de Xavier Arsène Henry des années 1960 qui a imaginé le projet de voir les difficultés qu’ont connu ses idées. Il y a diverses raisons, mais les principales sont le choc pétrolier des années 1970 et de grandes erreurs stratégiques: par exemple, la réalisation de logements (Les Aubiers et le Lauzin) loin du lac alors qu’un panorama intéressant était à exploiter, et trop loin du centre ville et mal desservis. Mais nous pouvons constater que l’évolution récente du Lac se rapproche du projet initial: Berges du Lac/Ginko, raccordement au centre ville par le tram C, Grand Stade presque à l’emplacement prévu en 1960!

 

Mériadeck a connu un destin particulier qui peut expliquer nombre de difficultés actuelles. Le quartier a connu au moins 5 projets d’aménagement dès la fin des années 1960. Le premier plan de J. Royer assez proche du Grand Parc finalement envisageait un ensemble de barres autour d’un jardin central (non sur-élevé). Seul l’immeuble Rue du Château d’eau fut réalisé car les programmes de logements ne trouvaient pas preneurs. J. Willerval a ensuite intégré le projet pour lui donner des grandes orientations du projet final: quartier sur dalle, immeubles en forme de croix, quartier administratif et d’affaires. Notons que le quartier a permis de créer une pénétrante directe vers la place Pey Berland, le Cours du Maréchal Juin, en élargissant la rue d’Ornano, puis la rue des Frères Bonnie après avoir rasé nombre d’immeubles et de maisons anciens. En parallèle la rue Georges Bonnac a été créé en partie en élargissant la rue d’Arès, mais seule sa portion centrale a 4 voies, le reste étant inachevé, ce qui génère des bouchons près de l’école St Bruno qui pourraient être évités en élargissant sa portion à une voie…

Mais surtout, au départ une rocade intérieure à 4 voies d’abord avec échangeurs puis ensuite configurée comme les boulevards était sur les plans d’urbanisme de 1965 entre la rue François de Sourdis et la rue Nicot vers la rue du Tondu puis le pont st Jean (rue de Saget), de l’autre côté elle élargissait la rue Chauffour. Bien que le tracé de cette rocade soit assez fou, il est regrettable que la rue de Chauffour n’ait pas été élargie, et qu’une connexion plus large n’ait été créée (en élargissant par exemple la rue de Belfort ou le cours Aristide Briand par exemple)… Cela aurait facilité les trajets ou la création de transports en site propre, car les quartiers traversés n’ont pas un intérêt architectural majeur et la circulation est difficile dans des axes surdimensionnés (rue Bonnac, pont st Jean) en cul-de sac, ou surchargés (rue Chauffour, Cours de la Marne et de l’Yser). Enfin pour Mériadeck l’ilot Bonnac était bien prévu et la dalle devait rejoindre la place Gambetta.

Mais le plus grand nombre de projets avortés, en plus du plan guide néo-classique de Rocardo Boffil pour la Bastide dans les années 1990, concernent nombre de ponts, certains dans une phase avancée de projet comme le pont suspendu aux Quinconces arrêté par la guerre, le pont Transbordeur, construit partiellement mais démoli par les Allemands en 1942 ou encore le sublime pont à haubans tournant de Calatrava (faute de moyens)…

Pour l’avenir, espérons que les grands projets structurants se feront, au moins en partie. Vu le contexte économique actuel difficile, la radicalisation des opposants et le label UNESCO qui préserve à la fois le patrimoine (il est vrai que les quartiers anciens ont leur charme et que la grande voie par exemple les aurait défigurés)  mais bloque parfois de manière excessive tout projet structurant qui pourrait régler nombre de problèmes (passerelle piétonne centrale aux Quinconces, percement de places pour remplacer les ilots insalubres du centre ancien, ou encore démolition de quelques maisons sans intérêt patrimonial pour supprimer un « cul-de-sac »…). D’où notre recommandation de phaser un projet et de le rendre évolutif pour éviter le phénomène Lac ou Mériadeck, et reconnecter les grands projets à la ville ancienne.

 

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