BordAvenir

Bonjour,

La Communauté Urbaine de Bordeaux présenté les maquettes et les plans des 5 projets retenus pour le futur pont Jean-Jacques Bosc, devant relier ce boulevard séparant Bordeaux-Bègles à Floirac. Pour Rappel les deux finalistes (dont le lauréat sera connu en décembre 2013) sont les agences OMA (Clément Blanchet et Rem Kolhaas) et l’agence de Dietmar Feichtinger.

Pour le projet OMA semble favori, une immense esplanade de part et d’autres de la Garonne a fait la différence, ce pont est très large (45m), repose sur 9 travées et est envisagé comme une promenade urbaine. Ce projet est assez froid et minimaliste sur le dessus (garde-corps austère), mais son avantage est d’être modulable, hormis les lignes de TCSP (Bus ou Tram) au centre, les voitures circuleraient à droite, les piétons à gauche sur une Rambla animée de stands, de sculptures ou autres. Sur la maquette un autre point fort est la sensation d’arriver dans une forêt sur les quais rive droite tandis que rive gauche une sorte de parc d’amphithéâtre est proposé.

Pour Dietmar Feichtinger, son pont est assez étroit, et sur deux niveaux dont la partie basse dédiée aux piétons se rejoint sous le tablier en partie centrale. Cette idée répond à l’idée de « pont habité » comme le mentionne le jury, le problème reste quand même la sécurité en soirée suite aux nombreuses chutes dans la Garonne. Les côtés rappellent les passerelles du pont levant Chaban Delmas. Ce projet deuxième finaliste a pour avantage d’être facilement raccordé aux quais comme le pont Chaban Delmas, directement à niveau. Son inconvénient est en même temps de créer des accès piétons peu commodes en rive droite dans une circulation dense (type échangeur du pont de Pierre en rive gauche).

  Pour ces deux finalistes, nous supposons que c’est la vision urbanistique et utilitaire de l’ouvrage originale qui a fait la différence et probablement aussi une question de budget lié aux restrictions économiques qui limité les possibilités de « pont spectaculaire » comme annoncé au départ et avant les multiples retards du concours.

Que penser des projets non-retenus? Celui de Marc Barani (Setec TPI) proposant ces 4 séries de trois pylônes haubanés était assez esthétique mais des ponts similaires ont déjà été vus ailleurs. Cependant, son programme de répartition des flux et le travail réalisé sur les raccords (esplanade occupée par des boutiques pour remplacer l’estacade de la voie rapide rive gauche) était intéressante.

Le projet de Marc Mimram était assez élégant également, son système d’arche en « Bow String », comme pour le pont de Sydney en Australie était élégante, le raccord des passerelles piétonnes aux quais réussi et la configuration de la circulation rive droite astucieuse pour faciliter le transit perpendiculaire au pont. Après ce pont pour le reste du tablier est une copie de son projet réalisé au Maroc (pont Rabat-Salé), élégant et esthétique mais également déjà vu. Et le raccord aux berges n’a pas été assez travaillé probablement face aux concurrents.

Enfin le projet RFR est à mes yeux le plus réussi de tous, mais probablement écarté en raison d’un coût trop élevé et de contraintes d’entretien des câble suspendus important. En effet ce pont avait pour mérite, en plus comme les 3 autres projets non-retenus de bien organiser les flux de circulation sur le pont, de créer deux esplanades dont une place très réussie en rive gauche en gradins et arborée en rive droite avec un pont en suspension spectaculaire en rive droite. De plus le système de suspension incliné des pylônes vers l’intérieur créait une sensation rassurante de protection (les piétons et voitures sont abrités par les câbles comme sur le pont Brooklyn).

Pour ces projets non-retenus, le principal regret est d’avoir écarté les plus visibles en hauteur (Bordeaux est une ville qui n’aime pas les émergences de façon générale) qui aurait permis une mise en scène et donné un point de repère de loin à ce nouveau pont. Mais le travail de raccord entre les deux rives, la facilitation des accès routiers et en transports vers la gare et Euratlantique rive gauche et et vers la future salle de concerts en rive droite ont permis aux équipes finalistes de faire la différence.

Il faut donc attendre la fin 2013 pour connaître le projet retenu, dans tous les cas le pont Jean-Jacques Bosc facilitera la circulation, et à terme il faudra envisager de relooker et reconfigurer le pont Saint Jean vieillissant bien  connecté en rive droite mais à l’échangeur mal organisé rive gauche (au départ une pénétrante type rocade intérieure était aussi prévue en rive gauche, elle a été abandonnée par la suite).

Bonjour,

Comme son prédécesseur le pont levant Jacques Chaban Delmas, la gestation du pont amont Jean Jacques Bosc qui va relier le boulevard du même nom (frontière entre Bordeaux et à Bègles) à Floirac en rive droite a pris du retard: révision du PPRI (plan risque inondations) plus sévère, difficultés économiques qui ont limité le budget du projet et reports successifs des résultats du concours. Finalement c’est une surprise car il y a deux projets finalistes et le lauréat sera connu en décembre 2013 pour une ouverture du pont en 2018 après deux ans de travaux.

Le projet se voulait le pendant spectaculaire du pont levant en aval, tout en supportant deux voies de bus (évolutif en tram, voire tram-train), deux voies routières par sens et un espace piéton vélos. Le tout dans une enveloppe de 120 M€ (incluant les frais des agences d’architectes). Ce qui explique peut-être que les trois projets non retenus étaient plus beaux et ambitieux côté architecture, en effet le pont  devait être plus élégant que les ponts routiers récent voisins (pont St Jean et pont François Mitterrand). Cependant les deux finalistes ont une originalité d’usage du pont (aux dépens du rôle premier de pont routier) qui explique peut-être ce choix du jury.

Le premier finaliste OMA (Rem Kolhaas et Clément Blanchet) propose donc un pont très large (plus de 45m) sur des piliers qui serait un espace de vie très minimaliste sur le plan du dessin, mais permettant de prolonger la promenade des quais entre les deux rives. Ce projet a pour mérite de créer de vrais espaces publics sur les têtes de pont. A titre personnel, je verrais plus cette idée transposée au pont St Jean voisin (45m de large environ), car il faudra le rénover quand le quartier Euratlantique sera réalisé.

Le deuxième finaliste est Dietmar Feichtinger qui s’est probablement inspiré de la passerelle (Simone de Beauvoir) qu’il à réalisée à Paris car il envisage deux niveaux de circulation qui se rejoignent au centre du fleuve, les piétons étant en contrebas. Ce pont est intéressant même si les accès sont à retravailler, à noter que les deux finalistes sont simples et reposent sur des piliers dans la Garonne, moins coûteux.

Les autres projets non retenus étaient intéressants même si les structures étaient déjà visibles ailleurs:

Setec TPI associé à Marc Barani a proposé un pont  à piliers multiples supportant des haubans par groupe de trois, assez élégant et évoquant des voiliers navigant sur le fleuve. La répartition des flux de circulation était intéressante sur ce pont mais le système de haubans déjà vu ailleurs, cependant il n’existe pas de pont à Haubans sur Bordeaux (qui a la particularité de posséder presque toutes les catégories de pont).

L’équipe RFR – BET Structure a proposé un pont suspendu également assez original avec plusieurs piliers sur l’extérieur mais inclinés vers le pont et un programme d’aménagement des berges très réussi, avec des gradins végétalisés probablement le plus beau de tous à ce niveau là, mais la structure suspendue est coûteuse en entretien.

Marc Mimram proposait un très beau pont de structure métallique inspiré du pont de Rabat Salé au Maroc qu’il a réalisé. L’originalité de ce pont était l’arc central (dit en Bow String) très peu répandu en France, le plus célèbre exemple étant le magnifique pont Harbour Bridge de Sydney. Ce pont était en plus une réussite pour le raccordement aux quais la passerelle démarrant en pente douce.

Marc Mimram a cependant gagné le concours du pont sur les voies ferrées Amédée Saint Germain-Armagnac à quelques centaines de mètres plus loin près de la gare, nous aurons donc deux pont assez emblématiques dans les quartiers sud de Bordeaux d’ici 2018!