Le nouveau visage de la Place Gambetta

Bonjour,

Nous avions consacré un article sur l’évolution de la place du piéton à Bordeaux.  Force est de constater que la tendance va continuer. Bordeaux centre est structuré par la ceinture des Boulevards qui entoure elle-même la ceinture des Cours (sur l’emprise des anciens remparts). Vendredi 23 Septembre 2016 nous avons enfin découvert le futur visage de la place Gambetta!

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Sur cette vue prise depuis le côté est (rue de la Porte Dijeaux), nous voyons que l’agence néerlandaise West 8 architecture avec Sabine Haristoy ont pris le parti d’une place jardin qui va surtout avoir le mérite d’élargir le plateau piéton du centre-ville. Des grandes places de Bordeaux, hormis la regrettée place Mériadeck qui a disparu avec le quartier ancien, Gambetta (anciennement place Dauphine) avait le paradoxe d’être à la fois l’une des plus belles places de Bordeaux et la seule qui n’avait pas été rénovée. Elle a été créée à partir de 1758 sur les plans de André Portier à qui l’on doit nombre de portes modernes de Bordeaux, dont l’emblématique Porte Dijeaux située près de Gambetta. Le secteur commerçant de l’hyper-centre démarrant à ce niveau, le flux piéton a toujours été très important. Jusqu’à la rénovation spectaculaire de Bordeaux centre dans les années 2000, la place Gambetta était très prisée. Surtout, avant la rénovation des quais en parcs et jardins, son square à l’anglaise lui donnait une identité à part.

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Mais elle a été « oubliée » dans les rénovations successives, notamment lorsque le tracé du tram a été décidé via la cathédrale. Sa configuration est assez belle et complexe en même temps, elle a 6 rues qui se connectent à ses angles et est traversée de biais et de part en part par le Cours Clémenceau au Nord et la rue Nancel Pénard au sud. Historiquement le Cours Anatole France (rue Nancel Penard actuelle) traversait Mériadeck, sa place disparue jusqu’à la place Rodesse qui est dans l’axe des Cours vers la gare. La continuité était parfaite. Mais une difficulté technique est que le Cours Clémenceau est large et à 4 voies, tandis que la rue Nancel Pénard en a 3. De plus l’arrondi face au Cours de l’Intendance n’a pas été reproduit de l’autre côté de la place, ce qui restreint les voies de circulation.

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Les aménagements de Mériadeck et de l’ilot Bonnac ont changé la configuration de la place: le bout de la rue Georges Bonnac ver Mériadeck est devenu piéton ainsi que la rue Bouffard (à droite ci-dessus) en grande partie. Surtout elle est comme la place de la Victoire un passage indispensable et complexe pour la circulation auto et des bus. Cette vue aérienne de API Photo  montre bien la configuration de la place.

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Mais la place Gambetta a ensuite décliné tandis que le centre retrouvait de sa splendeur. A la base, l’un des rares espaces arborés avec un jardin à l’anglaise très apprécié, elle était l’un des centres névralgiques de Bordeaux. Dans son périmètre, la création d’un immense secteur piéton vers le Grand Théâtre, sur le Cours de l’Intendance et vers la place Pey Berland ont peu à peu déplacé le centre d’attractivité de la ville. L’enseigne Virgin Mégastore qui était l’un des plus beaux magasins de France a fermé ses portes, le cinéma Gaumont a été remplacé par un Auditorium, et le Régent, l’un des grands établissements de place est devenu une pizzeria sans charme… ce qui a terni l’image de la place.

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Surtout ce qui lui a causé du tort a été d’en faire une gare routière lors de la refonte du réseau des bus. La circulation devenant infernale, le patrimoine s’est vite dégradé également. Un aménagement provisoire et un basculement de la circulation des voitures dans sa partie ouest a un peu calmé la situation. Nombre d’arrêts de bus ont été déplacés aussi vers Mériadeck.

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La place a une composition architecturale de ses façades remarquable, une fontaine murale était prévue à l’origine sur le flanc est. La place, contrairement à la place de la Victoire a pu être achevée et a été peu modifiée dans son bâti. Le projet de requalification a été longtemps repoussé, la cause principale étant le manque de moyens de la ville et aussi le classement UNESCO qui fait que cette place est très surveillée et donc difficile à remanier. Les travaux devraient démarrer en 2018 pour une durée de 2 ans. Après la place Saint Michel qui a connu une longue vague de travaux, le secteur Tourny Gambetta va connaître sa mur à son tour. Ci-dessous la place  de la Victoire et la place Saint Michel.

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Pour future place Gambetta, le projet lauréat (nous n’avons pas encore pu voir les autres finalistes) a maintenu et renforcé le parti de laisser la circulation à l’ouest de la place mais la nouveauté est de la supprimer totalement sur flanc son est. L’astuce étant de « décaler » le jardin vers l’Est ainsi les 3 voies de circulation prévues seront plus loin des façades. Cela créée une continuité de cheminement face au Cours de l’Intendance et va mieux relier le quartier à Mériadeck ensuite. A première vue, les trottoirs face aux façades vont gagner beaucoup de largeur.

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Sur les premiers rendus, ce qui est séduisant sont les matériaux couleur pierre bordelaise qui créent une harmonie et permettent de visualiser les cheminements piétons via le jardin central dont la traversée sera facilitée. Une sorte de banc qui contournera le jardin agrandi permettra de se reposer et les terrasses des cafés et commerces seront valorisées. A noter aussi que l’ex-Virgin va devenir un hôtel avec des lofts et des cafés et boutiques en son rez-de-chaussée, ce qui va animer la place.

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Une fontaine centrale qui serait animée pourrait devenir un lieu de vie, ainsi l’été elle serait une sorte de miroir d’eau, et servirait de centralité. Les arbres malades sur la partie ouest seraient coupés et remplacés, espérons que cela ne soit pas bloqué par des recours abusifs.

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Espérons quel les services techniques anticipent une déviation des réseaux pour un futur BHNS sur les Cours (voire une ligne de tram). Le décalage des voies dans l’axe de la rue Nancel Pénard semble évoquer cette idée.L’architecte Michel Pétuau Létang avait proposé un projet assez révolutionnaire (mais très minéral). Son idée intéressante était de faire passer les bus et les voitures sous la place. Mais en termes de coûts et le fait de créer des trémies aurait posé nombre de problèmes… Ci-dessous ce projet (non-retenu).

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Pour les travaux, la place Gambetta étant un site majeur dans l’ancienne ville romaine, les fouilles archéologiques vont peut-être dévoiler des découvertes intéressantes mais qui repousseraient les travaux. Pour la place, il faut noter qu’elle s’inscrit aussi dans la continuité de la future place Tourny (les travaux seront synchronisés avec la pose des rails de la ligne de tram D l’an prochain) et du Cours Clémenceau. D’ici 2020 nous devrions avoir un magnifique centre-ville!

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Les Bassins à Flots et Ginko: les plans deviennent réalité.

Bonjour,

Un nouvel été arrive, la saison touristique a été très animée en mai/juin. La Cité du Vin a accueilli 40 000 visiteurs en 1 mois. Ce qui est une belle performance bien que les abords restent en cours de finition. Le site Dezeen en fait un article avec de magnifiques photos.

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Le Grand Stade de Bordeaux Lac (appelé Matmut Atlantique par le naming) a lui aussi fait le plein lors de l’Euro 2016 qui s’est passé sans soucis, malgré une grève des transports en commun. La Fan zone des Quinconces (environ 60 000 personnes à la finale) et la Fête du Vin ont par ailleurs connu une affluence record estimée à 650 000 personnes! Sans compter sur une ambiance exceptionnelle en ville notamment avec les supporters Irlandais et Gallois (photos de SudOuest). Ces 2 équipements majeurs ont été livrés et fonctionnent bien. D’ici 2020 les gros projets de Bordeaux Nord seront bien avancés voire terminés.

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Les Bassins à Flots et l’Ecoquartier Ginko sont donc les projets les plus avancés. Ginko s’étend désormais au bord du lac, la ligne de tram C le relie à la ville-centre et au Grand Stade. Il reste le dernier canal à finaliser et surtout le dernier macro-lot dit C2 qui mixera des commerces et des logements. Le quartier a connu quelques malfaçons (balcons instables, isolation,…) en particulier sur des programmes sociaux, mais le reste du quartier fonctionne plutôt bien. La difficulté sera de créer un lien (et une restructuration serait la bienvenue) de l’immense zone commerciale de Bordeaux Lac qui est vieillissante et très difficile d’accès. L’exemple de Carrefour sur Mérignac serait à suivre, car les espaces ont été repensés, arborés, les voiries redimensionnées. Ci-dessous (photo API Bordeaux) nous voyons le contraste de Ginko, des cités voisines et de la galerie commerciale qui sera reliée par l’ilot C2 en friche.

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Le parc des expositions verra son Hall 2 obsolète démoli et reconstruit tandis que l’ensemble du site sera rénové (le tram C du stade situé en face le dessert déjà). Le quartier des Aubiers mériterait une vraie rénovation urbaine avec des démolitions/reconstructions. Bien que de légères réhabilitations aient lieu, le quartier se dégrade et les immenses barres coupent le quartier de la ville. A terme lorsque le secteur de Cracovie et la Place de Latule (avec son auto-pont provisoire de 1974 toujours en service) seront rénovés, souhaitons une meilleure connexion au moins au niveau des voies routières, mais ce n’est pas pour tout de suite.

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Côté Bassins à Flots, l’architecture est certes discutable sur les matériaux choisis: omniprésence de métal et de laine de verre en isolation extérieur, grande densité et petites fenêtres des logements. Surtout il n’y a aucun lien avec les façades de pierres des maisons anciennes ou de briques des hangars préservés. Mais l’urbanisme semble intéressant, notamment le concept de sentes paysagées et isolées des voitures.

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Les derniers programmes sont montés en gamme et sont plus classiques (façades blanches, grands balcons,verre,…). La rue Lucien Faure sera rénovée aux deux tiers fin août, les arbres étant plantés plus tard. D’une voie rapide à 4 files, elle a gagné un couloir de bus central, des pistes cyclables et une véritable façade urbaine côté Chartrons. En face sur les quais, les anciens hangars à détruire font l’objet d’une exposition de Street Art (tags) magnifique. Les hangars démolis ont cédé la place à des hangars implantés en perpendiculaire du quai très réussis, et surtout animés par des écoles, des équipements (cinéma UGC, restaurants,…).

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A gauche un futur parking, à droite le Hangar G3 qui sera ouvert en septembre.

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Nombre des maquettes de cet article sont désormais sorties de terre!

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L’usine Lesieur est en démolition, le programme a évolué pour la tour initialement prévue mais nous n’avons pas beaucoup d’éléments hormis l’installation du Crédit Agricole (de l’agence Wilmotte) d’ici 2018. Derrière les écluses (en triste état) et face à la Cité du Vin, son parking et un hôtel de luxe démarrent enfin. Plus loin, l’ilot Origin touche à sa fin, ainsi que les parcelles des rues proches de la plaque portuaire.

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L’ilot du promoteur Fradin s’est mis en activité et le Musée de la Mer et de la Marine est enfin en travaux. Près de la Base Sous-Marine dont une rénovation partielle est à l’étude les ilots sont en finition ou livrés et désormais la partie arrière du quartier entre en chantier.

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Ci-dessous, le Musée de la Mer qui ouvrira ses portes en 2018, entre la Cité du Vin et la Base Sous-Marine, 2 des équipements culturels du quartier.

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Il restera à reprendre la fin de la rue Lucien Faure et de la Place de Latule, qui sera un chantier couteux et complexe. Et à long terme le Boulevard Aliénor et le secteur de Bordeaux Lac (côté centre commercial). Espérons que la Place de Latule ne prenne pas trop de retard. Dans tous les cas l’image de ces quartiers s’est largement améliorée, ainsi que leur connexion à la ville. L’un des détonateurs de ce changement restera le pont levant Chaban Delmas qui définitivement transformé le cul-de-sac en lieu de vie!

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