État des lieux des chantiers sur Bordeaux été 2017

Publié le 27 août 2017 par admin

Bonjour.

De rapide passage sur Bordeaux après plus de 6 mois d’absence, fin juillet et mi août, nous avons pu mesurer l’avancée de certains grands chantiers, tandis que d’autres quartiers sont à la traine, notamment sur la plaine de rive droite. Mais peu à peu les premières grues arrivent, ce qui augure un changement de rythme imminent.

Ayant pris la LGV Tours-Bordeaux (qui relie les Paris-Bordeaux en 2h désormais) bien que sans passer par le trajet direct, la différence de vitesse est assez spectaculaire, surtout dans la phase finale qui contourne Libourne via le Viaduc de la Dordogne. Nous sommes arrivés à la gare Saint Jean avec sa magnifique verrière refaite à neuf (nous avons présenté le projet dans notre dernier article). Le Hall 3 sur Belcier est lui aussi très agréable et fonctionnel. Les finitions (ascenseurs vers les quais, abords de la gare) restant à terminer.

Cela nous a permis un bref passage sur les secteurs Belcier puis Garonne Eiffel de l’OIN Euratlantique. A Belcier, deux secteurs sont très touchées par la transformation de la ville. Le quai de Paludate dont nombre d’immeubles ont bien avancé, certains sont même occupés (hormis la piscine et son complexe immobilier qui ne seront pas en chantier avant quelques années). De nouveau projets ne devraient pas tarder à se montrer comme sur le site du Comptoir du Jazz, promis à la démolition, nous en reparlerons avec Agora en septembre 2017. La halle des Abattoirs a été rénovée, surtout les grilles sont tombées, mais la transformation des quais est un chantier de 10 ans au moins, facilité le déclassement de la voie rapide sur les Berges. La Méca en est à la phase finale avec la construction de la passerelle entre ses 2 arches asymétriques. Elle sera livrée en 2018.

Plus loin sur le secteur Carle Vernet, quelques maisons sont en démolition pour créer de nouveaux accès routiers et préparer le terrain des tours en bois Hypérion et Silva. Les programmes du promoteur Pichet (dont leur immeuble en bois sur la photo du bas) et Green Station sont visibles Dans le secteur Armagnac 2, (programme quai 8.2) nous voyons les prémices d’un chantier bien plus gros à venir, en attendant aussi la création des Jardins de l’Ars. Les piles du pont de la Palombe (Amédée-Armagnac commencent à sortir de terre au milieu du réseau ferroviaire).

 

Sur l’autre rive, seul le programme de Fayat sur le quai Deschamps a démarré dans le secteur Garonne Eiffel dont la DUP de la ZAC vient enfin de tomber. Le quartier des Rives de Floirac (ZAC des quais) avance aussi. La Bordeaux Metropole Arena, salle de concert de plus de 11000 places en est l’exemple le plus visible, le toit est en finition pour une ouverture en janvier 2018, son parking est aussi en chantier ainsi que la Polyclinique du Tondu relocalisée. Le confortement des berges a aussi démarré avec les travaux préparatoires du pont Jean-Jacques Bosc, appelé désormais Simone Veil (dont les entreprises ont été désignées), cela se matérialise par une immense déviation routière. Surtout à partir de l’automne, la phase intéressante du chantier sur le fleuve va débuter pour cet immense pont de 45 mètres de larges et plus de 500 m de long, prévu pour 2020!

Passé aussi par les anciennes cités de la rive droite, notamment sur Lormont, nombre de programmes sont terminés, mais hélas la finition des derniers immeubles a baissé en qualité, les logements restent denses. Par contre les anciens châteaux et les espaces verts ont été notablement améliorés. Plus bas dans la plaine rive droite, dans le quartier Brazza, Agora devrait dévoiler nombre d’ilots, dont la commercialisation des logements a débuté. Les travaux battent leur plein pour les immeubles de l’ilot Queyries, prémices de Bastide Niel (leur site web est enfin en ligne). A droite sur la photo, un programme potentiel réalisé par Winy Maas (MVRDV) qui chapeaute la ZAC. Mais ce secteur a un chapelet d’architectures disparates, déjà datées, va-t-on reproduire l’erreur de Mériadeck. Surtout, les élus manquent de budget et de courage politique, ainsi le bouclage des boulevards en 2×2 voies avec tram au centre semble devenu tabou, ce qui risque de générer de terribles embouteillages. Près du pont Chaban Delmas, le parc aux angéliques gagne du terrain et la continuité des berges sera terminée d’ici quelques années sur ces anciennes usines abandonnées.

En face aux Bassins à Flots, la rue Lucien Faure est presque finalisée aux deux tiers, il lui manque ses arbres et ses massifs. Côté Chartrons, le flanc ouest de la rue est terminé, hormis quelques dents creuses, reste à savoir ce qui sera faisable aussi face à la station de traitement des eaux Louis Fargue plus au nord. En face les hangars G3 G4 et G5 sont bien visibles, certains déjà occupés, le futur hangar G1, très prometteur, ne devrait pas tarder à démarrer. L’hôtel Radisson Blu est lui aussi bien avancé tandis que d’anciennes maisons squattées ont été magnifiquement rénovées en restaurants.

 

Sur l’autre Bassin à Flot face à la base Sous-Marine, le quai des Caps est un gros projet multifonctionnel, et bonne nouvelle, le cinéma UGC se fera, les recours sont levés. En face de la Base Sous Marine, la zone résidentielle (un peu trop dense à notre avis) se poursuit en deuxième ligne, et le Musée de la Mer commence à sortir de terre. Face à la Cité du Vin, les Halles de Bacalan sont en finition, et le complexe hôtelier et de bureaux voisins est bien engagé, tandis que le parking de la Cité du Vin (peu esthétique face au monument) est en service. La Cité du Vin rencontre un beau succès avec plus de 400 000 visiteurs annuels. Les jardins et aménagements des abords de la Cité du Vin sont une réussite, l’introduction du végétal et la réfection des pavés a réellement revalorisé cet ancien No Man’s Land.

Surtout le plus gros chantier visible aux Bassins à Flots, sans doute sur le meilleur emplacement, est l’ilot Lesieur. L’ancienne usine a été relocalisée près du port à Bassens. Les vieux hangars et silos à huile ont été démolis. Des logements et le siège social du Crédit Agricole d’Aquitaine sont également en chantier et certains bâtiments remarquables seront reconvertis. La photo aérienne prise depuis la Cité du Vin montre l’ampleur de la parcelle.

 

Plus au nord, la place de Latule semble toujours en suspens, ce secteur est à la fois l’un des plus laids et des plus embouteillés de la ville. Son autopont provisoire depuis 40 ans créée une rupture entre le lac et les Bassins à Flots. Derrière, l’Ecoquartier Ginko entre dans sa dernière phase. L’église et le Gymnase ont bien avancé. L’ilot C2 qui sera une zone commerciale et de logements avec un immense parking enterré qui atteint par endroits le R+1. Près de IKEA et IBM, les derniers ilots sont en livraison (Natura et les Voiles du Lac), le dernier Canal sera bientôt en eau et les maisons Home habitées. Pas loin du Stade Matmut Atlantique qui reste peu accessible, la sortie 4A de la rocade doublée a été ouverte et l’autoroute périphérique est à 3 voies jusqu’à la sortie 10, les travaux se déroulant désromais vers la sortie 9.

Au centre-ville, le plus notable reste l’avancée des travaux du tram D, dont les premiers rails vont apparaître. Sur les Cours le BHNS (le budget restreint a enterré les projets potentiels de tram pour le moment), depuis la Gare, via Mériadeck, vers Saint Aubin de Médoc, a été validé. Le chantier ne va pas tarder, certaines réfections de voies ayant déjà eu lieu.

Agora 2017 porte sur le thème des paysages, nous espérons malgré le manque de budget des collectivités y voir nombre de maquettes et projets, rendez-vous pour un reportage complet d’ici un mois!

 

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Enfin! La LGV relie Bordeaux Paris en 2h!

Publié le 2 juillet 2017 par admin
Bonjour,

Depuis notre permier article sur le sujet le 12 novembre 2011, le temps a passé et ce qui était le projet majeur de Bordeaux, également lié au lancement de ce blog, est enfin devenu réalité! La LGV Paris Bordeaux est entrée en service voyageurs ce dimanche 2 Juillet 2017! Cette journée est d’autant plus historique que le même jour a ouvert l’autre branche mettant Rennes à 1h26 de Paris! Cette vidéo SNCF montre bien la jonction des 2 lignes depuis Paris.
Nous avons résumé en février 2016 les grands préparatifs de la gare et le planning des travaux associés à la LGV sur Bordeaux. Ci-dessous la rame inaugurale lors des tests sous la gare rénovée.
Le TGV rebaptisé Inoui en a profité aussi pour faire monter en gamme les services à bord, wifi, sièges orientables et relooking total des rames qui sont passées en Duplex pour absorber le surplus de voyageurs attendus.
Pour rappel la condition de base du projet Bordeaux Euratlantique était la mise en service de la LGV Paris Bordeaux en 2h. Après nombre de retards liés à un mode de financement en PPP (Partenariat Public Privé) complexe, et à des rivalités politiques des gouvernements et élus régionaux successifs, le projet avait été validé et la DUP (déclaration d’utilité publique) signée en 2 phases: Tours – Angoulême et Angoulême-Bordeaux en 2009 (le tronçon Paris-Tours étant en grande vitesse depuis 1990 comme nous le voyons dans la photo ci-dessous de la rame inaugurale).
 
Ensuite, les travaux d’infrastructure depuis les défrichages et fouilles archéologiques ont duré de 2011 jusqu’en 2016, avec la pose des rails et des réseaux électriques, puis la phase d’essais. A noter comme souvent qu’une fois la décision prise et le financement validé, la phase des travaux est nettement plus rapide! Je vous conseille cet article sur le rappel des grandes dates du projet dans SudOuest depuis 1992.
  
Toutes les étapes techniques et administratives étant validées les unes après les autres, la LGV appelée l’Océane va mettre Paris à 2h04 de Bordeaux dès samedi prochain (le 2 Juillet), cette ouverture est jumelée avec celle de la ligne Paris-Rennes (le Mans Rennes en LGV, la section initiale étant déjà ouverte elle aussi). Ce rééquilibrage vers l’Ouest du réseau LGV est salutaire pour l’économie de la Nouvelle Aquitaine. Cette ligne étant à plus long terme l’une des principales du réseau trans-européen. Depuis 2006, Bordeaux avait anticipé cette ouverture, en doublant en 2 phases les voies au nord de Bordeaux, avec notamment le pont Garonne en remplacement de la vieille passerelle Eiffel. Ce chantier a été complexe car en zone inondable, assez peuplée et sur des sols meubles, la phase 2 du projet a été terminée en mai 2016. La ZAC Garonne Eiffel est indirectement liée à ce chantier.
Côté Saint Jean Belcier, la LGV a permis l’immense mutation en cours du quartier de la gare. Surtout la gare elle-même a enfin retrouvé sa splendeur passée et a été agrandie. Elle avait dans les années 1980 connu une première phase de rénovation: création des souterrains et des parkings, ainsi que la rénovation partielle du Hall 1 historique. Mais ensuite une seconde campagne a été entamée sur le parvis côté Saint Jean (ville historique), avec l’arrivée du tram C en 2004 avec un pont le connectant au quartier Belcier.
 
Hélas avec recul, le parvis a été lancé avant bordeaux Euratlantique sans grand projet d’ensemble. Aujourd’hui le manque d’ouverture est regrettable vers le futur quartier Amédée saint Germain, de même que l’opportunité ratée de créer une percée vers le centre-ville en lieu et place de l’horrible barre d’immeuble face à la gare (les 3 autres vestiges de la Cité Saint Jean ont heureusement disparu, photo de gauche). Cette rénovation extérieure du parvis a aussi avec regret laissé les câbles apparents pour le tram tandis que des villes de banlieue comme Mérignac avaient l’alimentation par le sol APS bien plus esthétique, c’est dire le manque de considération pour le monument historique qu’est la gare.
 
Mais après cette rénovation en demi-teinte, cela a évolué, non seulement avec le label UNESCO mais l’EPA Bordeaux Euratlantique. Une série de rénovations dans les années 2000/2010 a commencé à remanier la gare intérieure, hall 2, couloir de circulation le long du quai 1 ou encore les nouveaux commerces et espaces de vente.
Cependant le point d’orgue a été la série de 14 Chantiers majeurs menés sur la Gare elle-même. Ce flyer de la SNCF les résume tous, seule la phase après Juillet 2017 aux abords de la gare est encore en cours, notamment le Pont de la Palombe qui est le plus important.
La grande Halle voyageurs conçue initialement en 1902, a été rénovée. Entre-temps, la gare avait été laissée en suspens faute de budget, bien qu’il y ait eu une rénovation ratée des tympans de la halle avant 2010. La verrière a été enfin entièrement restaurée, entre 2014 et 2017, malgré quelques retards liés à la présence de plomb dans les peintures décapées. Désormais bleu-gris, la lumière y resplendit de nouveau. La halle est fonctionnelle et sa rénovation montre la merveille technique et architecturale de l’une des plus grandes verrières d’Europe.
 
 

La majorité des autres chantiers est terminée, hormis les ascenseurs, les souterrains et quelques chantiers annexes. Surtout la gare a enfin une double entrée, et le pavillon modeste du quartier Belcier et le parking en plein air ont été remplacés par un hall vitré combiné à un immense parking. La gare Belcier appelée Hall 3 a été ouverte fin avril 2017.

 

A l’origine un projet très prometteur de l’AREP prévoyait une immense double verrière similaire à la halle existante avec un parking suspendu, qui faisait une sorte de balcon sur la Garonne, tout en rasant en grande partie l’ilot Rue Cabanac/Rue des Terres de Bordes. Seules quelques images ont filtré lors d’une exposition en 2008.
Mais avec le manque de moyens et la baisse des ambitions, la couverture de l’autre moitié des voies n’a pas eu lieu. L’emprise reste disponible en cas de hausse de trafic très importante.  Le projet de gare bis a évolué et un bâtiment en cascades, très contemporain et lumineux. En face, le « Parvis de l’Atlantique » crée une esplanade agréable face au quartier d’échoppes et à la sortie de la gare Belcier. Un P2 voire un P3 sont prévus derrière le pont du Guit (dont le talus a été percé pour faciliter la circulation). Mais reste un oubli qui espérons-le sera un jour comblé, l’absence de gare routière digne de ce nom pour les cars. Le pont du Guit sera doublé du pont de la Palombe (pont Amédée- Armagnac) d’ici 2020 pour mieux connecter les quartiers du faisceau ferroviaire.
  
La LGV est une première grande victoire, synchronisée avec le rebond spectaculaire de Bordeaux depuis 20 ans (et en partie à l’origine de celui-ci), mais nous restons à mi-parcours. Espérons surtout que les nouveaux élus maintiendront le projet GPSO destiné à relier Bordeaux à Toulouse d’une part et Bordeaux à l’Espagne d’autre part (via Dax).
La LGV vers Paris n’est qu’un tiers du projet LGV SEA (Sud Europe Atlantique), or bien que les DUP soient signées, l’attitude scandaleuse de gouvernements et d’élus et le manque de moyens risquent de remettre en cause ce projet pourtant nécessaire. Surtout au vu des discours d’inauguration qui semblent de très mauvais augure. Espérons ne pas perdre 20 ans entre ce projet réalisé et ses extensions nécessaires comme la LGV actuelle qui a été réalisée en 25 ans entre ses 2 sections.
Le grand Sud Ouest a une forte croissance démographique et des infrastructures vétustes pour le rail, la LGV vers le sud permettrait d’y remédier, y compris pour les lignes secondaires. Gageons que Bordeaux devienne un carrefour Européen, et non pas le terminus des ambitions à Grande Vitesse!
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