Euratlantique les premiers programmes sont achevés.

Bonjour,

Bordeaux Euratlantique est en vitesse de croisère, environ un tiers de programmes est livré, en particulier quai de Paludate et sur le secteur Armagnac. Pour un rappel de nos messages liés au quartier depuis 2011, c’est ici que vous trouverez l’ensemble des articles dédiés. Après la phase des chantiers, l’aménagement des espaces publics suit son cours et commence à donner un aperçu du visage du quartier à terme, voici un tour d’horizon (photo des Citernes du quartier Amédée St Germain).

L’OIN Euratlantique se divise en plusieurs secteurs, Bordeaux Saint-Jean Belcier près de la gare, sur la Rive droite avec Garonne Eiffel et enfin sur le secteur de Bègles-Garonne. Ce dernier secteur Bègles Garonne en est à l’étape de définition, et hormis quelques réalisations plus en retrait (ex-cité Yves Farges devenu le quartier des Terres Neuves), peu de choses ont bougé. La Cité Numérique son équipement phare est un ancien centre de Tri Postal en partie démoli, en parti renové pour créer des bureaux, le projet est presque achevé, bien que l’on puisse regrettter un démarrage difficile et surtout très lent, le pari est bien engagé. Le projet architectural est assez massif (au vu du bâtiment initial) tandis que la place des Terres Neuves reste très minérale et le souci de délinquence persiste. Cependant avec l’arrivé (retardée) du pont Simone Veil, la requalification des Boulevards et des quais Wilson et Moga ce secteur pourrait évoluer mais plus après 2020. Il peut être vu comme une réserve foncière. Ci-dessous la rue percée et plantée d’arbres de l’ancien tri postal: la Cité Numérique.

En face en rive droite Garonne Eiffel s’étend de part et d’autre des ponts Saint Jean et Ferroviaires, à cheval sur Bordeaux et Floirac. La ZAC des quais voisine a bien avancé, la Nouvelle clinique du Tondu a ouvert ses portes, la salle de concerts Arena a un franc succès également depuis son ouverture en 2018.

Reste que le chantier du pont Simone Veil retardé freine les projets à ses débouchés en rive droite. Ses débouchés pourraient-ils évoluer suite à l’idée de boucler les boulevards en tracé plus direct en rive droite? Bordeaux-Belvédère (projet en vidéo) est le secteur central de Garonne Eiffel, la plupart des chantiers visibles sont ceux du secteur central Bordeaux Belvédère, qui a désormais son site web des promoteurs (Nexity, Cogedim et Pitch associés). Le talus du pont Saint Jean a été nivelé, les premiers programmes sont commercialisés ou en chantier, l’opération de belle qualité architecturale offira une place terrasse face au fleuve de la taille de la Place de la Bourse.

Photo de gauche, le site du futur Belvédère, à droite la maquette du projet centré sur le pont St Jean. Le quartier aura des tons clairs en pierre (ou imitation) pour mieux s’intégrer à la ville UNESCO.

Plus à l’est la cité de la Benauge sera rénovée (dont la barre D vétuste qui sera rasée) un transport citculera sur son emprise à terme. Pour Garonne-Eiffel, le projet (entièrement modélisé en 3D avec le BIM) devrait voir son front de Garonne bien avancé d’ici 2/3 ans. Plus loin sur les quais, les opérations de Fayat sont en cours de finition.

En retrait des quais, l’ilot Dunant et des programmes immobiliers sont en phase de lancement. La caserne des pompiers rive droite sera aussi relocalisée entre les voies ferrées et le pont St Jean.

Revenons donc au coeur du projet autour de la gare (doublée depuis l’ouverture de la LGV en 2017). Le secteur de rénovation s’est étendu à la ville ancienne entre les rues Peyronnet (limite du quartier Sainte Croix) et la rue Domercq face à la gare. Ce secteur d’entrepôts, de supérette et de parkings est appelé à connaitre une spectaculaire transformation avec le percement d’une immense rambla commerciale, la rue Bordelaise (promteur Apsys). Le projet est en concertation, la rue sera large, plus arborée également et pourrait se réaliser d’ici 2025.

A noter que le retard du pont Simone Veil a décalé le chantier de suppression de l’un des échangeurs du pont Saint jean en rive gauche (il est prévu de réduire la voilure et de dévier le trafic sous le pont TGV). Par ricochet, le chainon manquant des quais entre le quai Paludate/ boulevard Moga et celui de sainte Croix sera réalisé une fois le pont Simone Veil en service (pas au mieux avant 2023), ce sera un parc animé d’équipements et commerces.

Pas loin la passerelle Eiffel est en travaux de conservation le temps de lui trouver un usage futur. Actuellement le but est de la consolider (au départ sa démolition a commencé lors du chantier du pont TGV Garonne à 4 voies, mais l’UNESCO a décidé en cours de route de la conserver, du coup elle n’a pas plus d’accès aux quais en rive gauche).

Le secteur de la place André Meunier a connu nombre de retards et finalement elle sera finalisée pour l’été, tandis que l’ilot Santé Navale arrive à son terme. La place Dormoy suivra car un réservoir de retenue d’eau sera créé en-dessous. Face à la gare l’hotel Atlantic est en rénovation, mais le parvis de la gare qui a été malé réorganisé il y a une dizaine d’années pourrait évoluer vu sa saturation (il manque une gare routière notamment).

Plus au sud le quatier dit du « croissant » Amédée Saint Germain était composé d’anciens entrepôts en dénivelé de la rue du même nom commenceà changer. les hangars et citernes partimoniaux seront conservés, un immense jardin central créé, et nombre de logements construits (côté rue) et bureaux créés (coté voies ferrées). Le pont de la Palombe déjà posé sur les voies commence à voir ses accès en création de cet autre côté du fleuve ferroviaire.

En face se situe le quartier Armagnac dont les friches ont laissé place à l’ilot d’Armagnac entièrement achevé (espaces publics et piste cycable compris). Les parkings étendus du hall 3 de la gare (dite gare Belcier), dont en finition. Cette deuxième halle peu utilisée va monter en puissance. Face à l’ilot d’Armagnac initial, le programme quai 8.2 (photo du haut) est presque entièrement occupé. L’ilot TriBeQua du tri postal de Belcier va démarrer mi 2019 (il conservera une partie du tri postal).

Juste après ces immeubles, la tour en bois Hypérion emblématique est en chantier (sa partie bureau) et ne sera pas isolée car en 2020 sa soeur jumelle Silva (co-lauréat du coup relocalisée et légèrement redessinée) démarrera sur une parcelle voisine. Le nouveau design de la tour Silva est très réussi, de mémoire sur les plans une dernière tours de 50m pourrait se faire dans le secteur. Cette parcelle a été créée sur l’ancienne rue Carle Vernet au carrefour routier très mal organisé, une nouvelle configuration simplifiée en croix devrait voir le jour d’ici l’été.

Plus vers le sud, le quartier dit Armagnac Sud le long de la voe du tram C, l’EPA envisage de bureaux, logements et d’une école d’ingénieurs Yncra en photo ci-dessous (groupe HEI), en partie en bois, au pied du pont de la Palombe, dont la voie d’accès coté Armagnac est presque finie (ouverture prévue en 2021).

En longeant la rue des Maraichers (anciennement Carle Vernet), la tour Innova (au design adapté avec un socle de couleur claire) offre ses 50 dans l’axe de la place Armagnac.

Au centre du jardin de l’Ars se trouve une école primaire en finitions, la halle ferroviaire Gattebourse conservée abritera avec un batiment jumeau un musée mystère dont nous attendons de savoir le contenu. Le parking voisin et les immeubles Green Station sont habités, leur dernière phase Hyde Park sera finie en fin d’année. Plus vers les quais les immeubles Horizons de Nacarat et Lumi de Clairsienne (logements et bureaux) sont à mi-hauteur.

Juste en face de cette rue, le MIN (Marché de gros alimentaire) de Brienne sera conservé, certains bâtiments réhaussés, reconstruits sur site pour réduire son emprise au sol, un appel à manifestation d’intérêt AMI a été lancé au MIPIM 2019 (photo de droite), en espérant des projets de qualité. Sur le terrain du  hangar Olano, des logements seront réalisés par exemple, dont le chantier a débuté.

Surtout, la partie la plus prometteuse du quartier: nous avons vu sur le site de l’architecte Francois Leclercq (images enlevées depuis) un immense et très beau projet Quai de Brienne. Au débouché du futur pont Simone Veil (dont les voies d’accès sur berge et la trémie sont en travaux malgré l’arrêt du chantier du pont lui-même). Sur le site de la concession BMW, sont prévus des immeubles assez hauts et denses, qui formeront une porte d’entrée visible de loin et spectaculaire (la concession sera relocalisée sur site). Même si il ne semble pas confirmé, la plaquette de promotion 2018 de l’EPA au MIPM montrait déjà ce projet, qui va créer une véritable tête de pont, vu que le pont est lui-même assez plat et peu visible de loin.

Les quais eux-mêmes devraient voir les aménagements commencer d’ici 1 an, hormis le boulevard sur les berges dont les permiers aménagements débuteraont vers 2020, le jadin de l’Ars devrait commencer, dessiné par OLM paysagistes, même si rien de bien concret ne sort de terre à ce jour. Au pied du début du jardin de l’Ars, les ilots du promteur Pichet sont livrés, avec logements et l’immeubles de bureaux bois pionnier, haut de 30m environ.

Le quai de Paludate, célèbre pour ses discothèques est le plus avancé. La tant attendue Méca qui inclut entre autre sle musée d’art contemorain de la Nouvelle Aquitaine va ourvrir ses portes en Juin, les travaux du parvis et les finitions étant quasiment terminés, le déménagement a déjà eu lieu. Le parking Paludate, la Caisse d’Epargne (siège régional) et la halle Debat Ponsan reconvertie en restaurants et hôtels commencent à se faire une notoriété dans Bordeaux. la Piscine pourrait, après une très longue attente, voir son chantier démarrer d’ici 2 ans.

Les chais Millésima sont aussi un très beau projet, dans la veine de celui de la maison sur-élevée d’une extension moderne de l’architecte FGA, modèle qui aurait eu le mérite de sauver les belles arches des chais sur ce quai s’il avait été défini en amont (on aurait évité quelques immeubles qui gâchent le paysage de par leurs volumes et design inadaptés au passé du quartier (siège de Vinci et la Compagnie Fiduciaire notamment). Ces chais ont restauré de belles façades et lors des nécessaires démolitions, ils ont eu le mérite de créer des immeubles modernes dans les formes et volumes voisins, ce qui est une réussite.

Sur l’autre côté du quai, le quartier d’échoppes Belcier sera en partie conservées avec sa place de village, bien que nombres de maisons et hangars déléabrés  aux abords de la gare et des quais commencent à disparaitre. des voies piétonnes et apaisées seront créées. Les maisons insalubres pour certaines, rue Son Tay et Morin disparaissent. Les programmes ne sont pas encore dévoilés pour les remplacer. Une école de formation des orchestres nationaux est prévue ilot Guyart (ruelles assez étroites et sordides), la discothèque la Plage qui est immense se reocnstruirait sur site sur plusieurs étages et un terrain plus réduit (à prendre avec précaution car le projet a changé maintes fois depuis son évocation, en raison de négocations complexes).

Ci dessous en photos, les chais/hangars de la Distillerie rénovée (restaurant), les bureaux de l’architecte FGA (maison réhaussée) et d’Axanis le bailleur social sont presque finis ou occupés. Plus bas les immeubles Opus 33, de la Compagnie Fiduciaire montrent les errements avant la charte architecturale de l’EPA, depuis cette charte les immeubles sont mieux intégrés au quartier.

Nous regrettons notamment que l’immeuble Vinci soit non seulement trop massif (aucune intégration urbaine), mais surtout que les finitions soient bâclés, ne correspondant en rien aux rendus initiaux et masquant la Méca depuis la gare.

Rue du Commerce, les boites de nuit sont tombées, seules les plus belles façades de chais sont conservées, pour créer des logements (la Cours Ségur) et un Hotel Meininger. L’immeuble Upsilon n’a pas démarré, mais déjà le bout du quartier entre le quai et les voies ferrées a sérieusement entammé sa mue. Les maisons et chais du bar-restaurant le Comptoir du Jazz ont été détruits pour créér des logements et bureaux le » Port de la Lune », un projet juste en face sur le quai (parvis Corto Maltese de la surface de la place de la Victoire)  le relocaliserait.

  

Plus loin le projet de COSA qui va réaliser un parking imitant les arcades des chais (hélas pas conservées par Vinci sur l’ancien site du Viandock ou encore sur l’ancien Comptoir du Jazz), le tout surmonté de logements assez qualitatifs, ce chantier a démarré également.

Les trottoirs défoncés et les quais en friche commencent à s’habiller de revêtements soignés et d’arbres. A noter aussi dans le projet de Reichen-Robert et Associés initial, la piste cyclable du VIP (Vélos Intermodalité, Piétons) qui commence à se matérialiser (rue Armagnac entre autres sur la photo du bas).

Reste le gros point noir, le retard du pont Simone Veil, les nouveaux marchés pour les piles et le tablier central (l’estacade  provisoire dans le fleuve est déjà posée) sont en cours, prions que le retard ne soit pas trop important, car tant en matière de circulation routière: bouclage des boulevards, que piétons/vélos, sans parler des transports en commun, ce pont est urgent.

Actuellement, le pont Saint Jean a une configuration autoroutière qui débouche sur un cul de sac (ou presque), et le pont Mitterrand de la rocade a perdu sa piste cyclable (il est par ailleurs très éloigné). Un autre point à régler sera la gare routière inexistante). En tout cas nous pouvons être satisfaits malgré queqlues immeubles ratés ou perfectibles de voir que la plupart des gros chantiers sont terminés ou bien engagés.

De plus nous pouvons noter que la demande de bureaux a explosé, à tel point que le périmètre initial pourrait être étendu, ce qui était difficile à imaginer en 2009 aux prémisces du projet !

 

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Bordeaux la fin de l’ère Juppé, début d’un nouveau cycle?

Bonjour.

Bonne année 2019 (très en retard)!  Lors d’une visite hivernale en février, nous avons eu enfin le temps de visiter nombre de quartiers et de prendre des photos actualisées. Durant ce séjour, surtout un immense coup de tonnerre inattendu a eu lieu le 14 Février: Alain Juppé maire de Bordeaux pendant près de 25 ans qui a métamorphosé la ville tire sa révérence pour le conseil constitutionnel (remplacé par Nicolas Florian son adjoint aux finances et Patrick Bobet maire du Bouscat à la Métropole). Sans parler de politique, le sujet de ce blog étant l’urbanisme et l’architecture, la ville aura totalement changé de visage en 25 ans, après l’ère Chaban qui avait déjà propulsé la ville provinciale au range de métropole d’équilibre avec la rocade, Mériadeck, le quartier du Lac ou encore le Grand Parc,…

Pour le bilan urbain d’Alain Juppé, le résumé détaillé des projets et ses réussites, l’article du site BordeauxImmo9 dresse un panorama assez complet de ses projets et réalisations. La Tribune Bordeaux dresse aussi un contre-point plus critique, qui montre avec la violence de la crise des gilets jaune sur Bordeaux qu’il reste du travail, surtout que le souci des transports insuffisants et de l’immobilier hors de prix commence à poser ses limites. De l’autre coté Bordeaux a enfin sont Grand Stade, sa salle de concerts et nombre d’équipements culturels livrés ou en passe de l’être. Enfin ce diaporama de SudOuest  montre le chemin parcouru sur les quais et les friches industrielles transformées en véritables lieux de vie.

Où en est-on exactement en termes de chantiers et projets urbains? Tout d’abord la période 2019/2020 sera une phase d’attentisme et de transition en vue des élections municipales de 2020, à très fort enjeu cette fois. Il n’y a pas de vraie opposition crédible à se jour et une majorité qui s’est reposée sur le poids de son ancien maire. Surtout nous entrons dans une période de disette budgétaire et de crise sociale majeure (souvent violente), ce qui va rendre la réalisation des grands projets ambitieux plus compliqués. Le côté positif sera un retour des équipements de proximité négligés parfois, et vu que la majorité des projets prévus par Alain Juppé ont été réalisés ou sont lancés, ce changement de maire est moins catastrophique. L’ex-maire craignait le mandat de trop, peut-être à juste titre? Mais il avait aussi une vision stratégique de long terme et globale du territoire concertée avec les autres élus de la métropole, la fameuse cogestion qui a permis aux projets de ne pas être bloqués malgré les alternances politiques, espérons qu’elle perdure, certains élus y étant opposés pour les querelles de clochers…

La plus grande réussite de ses mandats a été les quais, d’abords rive gauche avec leur emblématique miroir d’eau Place de la Bourse, puis rive droite (les dernières finitions sont en cours au parc aux Angéliques dans le secteur Bastide Niel/Brazza), puis la parc va continuer Quai Deschamps vers le pont Veil ensuite quai de la Souys. En rive gauche les quais vont se prolonger après le parc Saint Michel vers le pont Saint Jean puis le pont Simone Veil et au-delà d’ici une dizaine d’années.

Plus loin Rive Gauche, le quai de Paludate sera prochainement rénové (cela a démarré) et à priori malgré le retard dramatique du pont Simone Veil (prévu en 2023), ses abords seront finalisés avant le pont lui-même (les trémies sont en chantier). La continuité du pont Saint Jean (aux échangeurs supprimés et transfigurés, vers le pont Simone Veil ci-dessous sera une nouvelle promenade emblématique de la ville d’ici moins de 10 ans. Ci-dessous la rue Bordelaise qui assurera la connexion de la gare et du fleuve, tandis que les berges seront transformées en parc.

 

Rendons surtout au regretté Michel Corajoud et à Michel Desvignes qui ont révolutionné la vision initiale (Chaban pensait à un front bâti en rive droite), car Bordeaux a un immense parc en accès libre très apprécié, tandis que d’autres parcs (Jardin de l’Ars ou Parc Eiffel) à venir seront créés dans une ville qui en manquait cruellement. Ci-dessous les friches rive droite sont devenues une foret en bord de fleuve.

 

Le centre-ville aussi a été presque entièrement restauré et rendu aux piétons, la tâche est immense, certaines places sont parfois minérales (place Pey Berland, et de la Victoire dont on voit la Porte d’Aquitaine ci-dessous), hormis quelques franges en déliquescence  (Cours de la Marne et Aristide Briand notamment), la majorité des grands axes sur les Cours (ancienne enceinte médiévale) a été rénové.

Ci-dessous la Cathédrale elle-même noircie par des années de pollution retrouve enfin son éclat initial. Même si la place qui l’entoure est aride, son aménagement met en valeur le patrimoine et cet ancien rond-point est un carrefour central au croisement des trams A et B en plein cœur de ville.

Deux grandes places ou ont connu un lancement trop Tardif (places Tourny et Gambetta), mais le résultat devrait rendre leur centralité à ces 2 carrefours stratégiques de la ville, délaissés à la circulation routière et en déclin pendant plusieurs années, au profit de la Place de la Comédie et des rues piétonnes du centre-ville. La place Gambetta a perdu une partie de ses marronniers mais elle va avoir un parc agrandi, les façades mises en valeur et la circulation réduite.

Enfin, le chantier du tram  (dont la ligne D sur les photos suivantes ouvrira en 2019 et la ligne C a été totalement mis en service vers le sud) a permis de requalifier presque tout le centre-ville, à tel point que la ville a gagné le label UNESCO en 2007.

  

Cette rénovation a même étendu le centre-ville à certains quartiers peu attirants comme Mériadeck qui sont désormais intégrés parcours du centre-ville, qui ne cesse de s’étendre et de se rénover sur lui-même: par exemple la Promenade Sainte Catherine s’est faite sur les anciennes imprimeries du journal SudOuest.

Les franchissements sont l’autre gros handicap de Bordeaux, le pont Chaban Delmas (et plus discrètement le pont Garonne TGV) ont amélioré la situation pour traverser le fleuve, car malgré la fermeture du Pont de Pierre (usé et fragilisé) la boucle pont levant, pont Saint Jean fonctionne bien, en attendant le retardé pont Simone Veil. Ce dernier projet est indispensable, l’Arena et la clinique du Bordeaux Tondu sur la ZAC des Rives de Floirac paient le retard de ce chantier, heureusement la zone n’étant pas trop dense, cela est jouable à court terme. Seule l’estacade provisoire et les accès sont en travaux à ce jour pour le nouveau pont.

Il faudrait réfléchir aussi à un tunnel (métro) central à hauteur des Quinconces évoqué par Mickaël Beaubonne un doctorant qui a réalisé une étude complète sur le sujet. N’oublions pas aussi le contournement de Bordeaux qui ne pourra rester tabou, pourquoi pas un autre pont plus au sud qu’au nord au final pour améliorer au moins la desserte locale et de transit? Les lignes vers Blaye et le Médoc sont dans un état catastrophique et un RER métropolitain est évoqué, mais est-il faisable et sous quelles conditions? La ligne de tram train vers Blanquefort a connu nombre de surcouts et soucis, il aurait été plus judicieux de doubler la voie en ferré et de créer des cadences plus élevées… La carte ci-dessous pourrait devenir effective d’ici une dizaine d’années.

La LGV Paris Bordeaux en 2h est en service et malgré le dramatique retard des lignes vers Toulouse et l’Espagne qui ne sont même pas certaines de se faire alors que les chiffres exceptionnels du Tours Bordeaux sont la preuve que la demande est forte, tandis que les lignes classiques (vétustes) desserviraient le transport local (TER). La LGV a cependant révolutionné la gare saint Jean avec son hall 3 très réussi (son parking en surplomb l’est moins).

 

Grace à la LGV, le quartier Euratlantique est depuis en plein boom. Là aussi, les équipes initiales ont eu le mérite de lancer le projet vers 2009 en pleine crise économique ce qui a ralenti le projet et laisser faire certaines réalisations mal intégrées. Mais heureusement la nouvelle équipe et le boom lié à la LGV ont relancé et fortement accéléré les choses, les projets architecturaux sont de bien meilleure qualité grâce à une charte qui les rend plus proches des immeubles en pierre blonde de Bordeaux, tout en étant plus grands, ambitieux et plus hauts, enfin comme sur le rendu à droite!

 

L’aménagement des Bassins à flots sont presque finis, peut-être certains secteurs seront ratés comme la rue des étrangers et l’arrière de la Base sous Marine, trop denses, disparates et manquant surtout de places publiques et d’aération.

Mais l’aménagement des sentes, des hangars sur les quais et de la plaque portuaire, tandis que les réalisations montent là elle aussi en gamme, depuis l’ouverture de la Cité du Vin surtout, fera finalement de ce quartier une réussite. Par ailleurs, les projets privés comme le Musée Mer Marine donneront encore plus d’attractivité touristique aux Bassins à Flot.

De belles perspectives d’ensemble ont été créées, le long des quais avec es nouveaux hangars ouverts sur les Bassins  et sur la rue Lucien Faure avec un alignement monumental des façades sur diverses hauteurs à intervalles réguliers.

  

L’éco-quartier Ginko sur Bordeaux Lac a mis du temps à démarrer, là aussi avec son lot de soucis et malfaçons, l’erreur  été de surdensifier les phases 2 et 3, mais à terme finalisé, et la place de Latule qui espérons le sera refaite, la connexion avec la ville sera mieux faite. Par ailleurs l’aménagement autour du Lac de Bordeaux continuera, le Palais des congrès et expositions a été rénové et un hall reconstruit.

Bastide 1 sur la rive droite est finalisé, il reste l’ilot D3 qui va faire le raccord avec Bastide Niel, ici le quartier  a repris vie, et le front de Garonne apprécié, restent la naissance douloureuse de Bastide Niel et la guerre avec le projet Darwin qui aurait pu être évitée avec une meilleure coordination et la gestion plus ferme de l’urbanisme de transition, ici aussi un retard important est imputable à la cession des friches ferroviaires qui a trainé. Dommage car ce secteur central géographiquement est pénalisé. Ci-dessous l’ex Gare d’Orléans devenue le Mégarama, elle a échappé de peu à la démolition, mais sa façade a été assez altérée.

Plus bas, Darwin face à Bastide Niel, entre la rénovation de l’ancienne caserne militaire et l’architecture avant-gardiste, le choc est assez brutal.

 

Le contraste avant-après rénovation des magasins Généraux Nord face aux Sud qui attendent le démarrage des travaux, plusieurs fois retardé. Espérons que cela avance, hélas les contraintes de PLU (plan d’urbanisme) et de budget ont réduit l’ambition du projet initial, surtout aucun des projets ne respecte le bâti jumeau des magasins nord en face.

 

Plus loin le quartier Brazza sort enfin de terre lui-aussi, même si le projet ambitieux de KCAP initial a été remisé aux oubliettes au profit d’un projet néo-industriel de oussef Tohmé. Heureusement une harmonisation et un adoucissement des formes industrielles et des façades va atténuer le choc visuel initial, car l’idée des gestes architecturaux ou chaque coordinateur donne sa touche personnelle au quartier aménagé sans prendre en compte ses voisins peut choquer et créer des ilots mal intégrés comme Mériadeck l’était en son temps.

En Métropole, la rive droite a vu ses quartiers en ZUP s’améliorer, nombre de tours et barres remplacés par des maisons et logements de qualité, le tram A irrigue aussi nombre d’habitants. L’ouest et le sud se développent également, surtout la zone aéroportuaire en plein boom, mais gravement pénalisée par l’étalement urbain, des routes et transports quasi inexistants. Il y aura urgence à revoir ce secteur, sans parler de la rocade. sa mise en 3 voies a rattrapé la sortie 9. Elle est en cours sorties 4 à 5, il manquera un bout de rocade et aussi la nécessité de revoir les sorties critiques de la rive droite (jonction A10, rocade rive droite) et sortie 26 vers Libourne et l’A89. Ci-dessous le pont piétons-vélos qui longera la partie élargie des sorties 4 à 5 sur le lac de Bordeaux.

Pour conclure ce tour de ville, disons que Bordeaux a retrouvé sa splendeur, atteint une taille critique, mais paie aussi la contrepartie, les soucis sont ceux des grandes villes prospères, ce qui dans un sens est une bonne nouvelle est qu’elle ait atteint ce niveau, mais désormais, les futurs maires devront réellement investir massivement dans les transports lourds (radiales, potentiel métro), et ne pas omettre le réseau de voirie car on ne pourra pas y échapper, autant anticiper de manière coordonnée ces projets pour éviter la paralysie de la ville.

L’autre défi majeur, c’est le logement, il en faut plus mais de qualité et grands à prix abordables (les réalisations investisseurs ne sont pas compatibles pour les demandes et le budget des familles), l’exemple d’Euratlantique serait une piste intéressante à appliquer ailleurs car ils imposent un prix plafond tout en exigeant une qualité architecturale (qui a été un désastre dans certaines villes de banlieue).

Souhaitons donc bon vent aux nouveaux élus pour qu’ils prennent les bonnes (et ambitieuses) décisions pour que Bordeaux reste dans la cour des grandes métropoles régionales voire européennes!

 

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