Ces projets que l’on attend depuis trop longtemps.

Bonjour,

Après une longue absence, cela nous permet de revenir sur les grands travaux inventoriés début 2022. Entre-temps, après les retombées indirectes du Covid qui avait paralysé les chantiers (manque de salariés disponibles, production qui ne suit plus pour les matériaux); la crise majeure en Europe de l’Est a empiré les choses avec une flambée des prix de l’énergie couplée à une terrible inflation. Surtout pour la première fois les futurs projets d’équipements risquent le coup d’arrêt en raison de leur consommation d’énergie (piscines). Ci-dessous la piscine tant retardé sur Belcier devrait devenir enfin réalité car la résidence Cap Garonne mitoyenne a ses travaux en cours, mais survivra-t-elle la crise actuelle?

Comme la maison des danses de Ginko abandonnée faute de budget ou l’Aquarium digital tué dans l’oeuf vu que le maire refuse les « attracteurs urbains », combien de projets vont souffrir de ce contexte déplorable?

Les grands projets sont-ils condamnés? L’adage « premier arrivé, premier servi » prend ici tout son sens. Heureusement Bordeaux avait un plan de développement sur 15/20 ans visionnaire et ambitieux, en cogestion qui a permis la survie des chantiers majeurs. Les villes qui ont engagé sans tarder les lignes de tram ou de bus et leurs grands équipements en premier font qu’ils sont pour la plupart livrés. Mais depuis maintenant plusieurs années, l’incapacité de mener à bien les chantiers engagés (retard de 5 ans sur le pont Veil, la catastrophique vision de repli décroissante de la ville centre notamment vont durablement impacter l’avenir de la métropole.

Ce qui est le plus regrettable sont que nombre d’études et de projets pertinents étaient dans les cartons, prêts au lancement mais pour certains tués dans l’oeuf soit par lâcheté politique (quartier autour du stade Lescure, Amédée nord et sud), soit par manque de moyens. Nous en payons le prix fort en 2022: par exemple bien que la mise en 2×3 voies de la rocade sera enfin finie en été 2023, et que des aménagements complémentaires de mise à niveau en rive droite (sorties 1, 2 et 26 surtout), la rocade est saturée. Pour les voies d’accès sur Mérignac, un plan de doublement de voies existantes est en cours, mais arrivera-t-il à temps? Ci-dessous les chantiers prévus sur la rocade (faute de Grand contournement Est).

Surtout aucun transport lourd n’est prévu sur la plaine Rive droite comme souligné par l’un des brillants pilotes du Grand Projet des Villes (lancé avant 2010) qui avait permis une spectaculaire rénovation urbaine combinée de plusieurs villes. Les routes et lignes de transports circulaires (schéma du SDODM initial ci-dessous ligne circulaire 9) qui étaient à la base des boulevards sur le format de la Rue Lucien Faure étaient planifiées et semblent tombées aux oubliettes. Le pire est que de nouvelles lubies et études sont relancées constamment sans aucun réalisme ou suivi des études passées.

Elles vont donner au final un simple couloir de bus bidirectionnel par exemple sur la voie Eymet rive droite. Cela va évidemment surcharger le trafic auto des quais rive droite déjà saturés sans voie aternative auto. Ce couloir peut servir (à la base un tram était pensé) mais comment faire pour les transports individuels?

Les projets liés à l’OIN Euratlantique maintiennent un certain standard de qualité: charte architecturale des façades, grandes places et perspectives, immeubles espacés et variés. Cela devrait devenir le modèle de tous les quartiers futurs, espérons-le, (voir les photos ci-dessous) qui illustre l’identité de la ville par ses couleurs de pierre blonde et ses grandes ouvertures, son identité architecturale oubliée pendant 70 ans et enfin de retour.

Le contraste est criant avec les ZAC qui comme Brazza collent des immeubles au concept déjà daté et inadapté sur la moindre parcelle libre: plafonds bas, matériaux métalliques en façades et logements non traversants… La phase 2 sera un peu moins catastrophique, car plus aérée, mais le front des futures Allées de Brazza sur la maquette en bas (dont les travaux n’ont toujours pas débuté) donne sur des immeubles sur pilotis plus austères les uns que les autres.

A Bastide Niel, l’un de nos rares satisfecit de la nouvelle mairie est la recalibration intelligente du projet. Le design est moderne mais adapté au nouveau climat de la région, avec des places et des parcs, surtout avec des espaces extérieurs pour des logements traversants.

Pour certains projets, surtout routiers, même pour un simple accès à un lotissement (Route de Toulouse par exemple) cela devient un crime Ecocide! Cet excès a retardé pendant près de 40 ans la déviation du Taillan Médoc (qui va enfin ouvrir en novembre 2022, mais après combien de milliers de camions polluants en centre-ville et d’accidents ont circulé entre-temps)?

Sur la Bastide en phase 1 ou sur Ginko, il y avait une logique de créer les voies routtières en amont: routes principales dont couloirs de bus/tram, puis les ilots et enfin les logements. Maintenant c’est l’illogisme inverse sur Brazza par exemple. Aucun tracé ne débouche depuis le pont Chaban à 6 voies (dont 2 de bus), une simple contre-allée pas encore lancée, alors que les habitants sont là, et donc isolés. Surtout certains deviennent ensuite des opposants aux pourtant nécessaires voies de desserte.

En ville, quelques travaux sur les franges de Mériadeck vont améliorer légèrement le quartier, ainsi que des projets privés (nouveau pole de restaurants et Hotel Hilton sur d’anciens bureaux ci-dessous), mais pourquoi ne pas transformer une partie des dalles en ruine (Terrasse du Général Koenig) en parc urbain par exemple, pourquoi ne pas requalifier les hideuses rues  Dieuzaide, Lateurade et surtout la façade opaque du centre commercial des années 1980?

La ville se vante de micro-forêts sur la place Billaudel ou de quelques arbres place Pey Berland, c’est une base mais ils ignorent tout ce qui dépasse le périmètre de l’hyper-centre déjà aisé et bien loti, malgré quelques oublis, car avant eux, depuis 20 ans le centre avait déjà presque totalement été refait et embelli.

De plus cette municipalité bloque la transformation d’Amédée Nord/Sud près de la gare alors que cela permettrait de connecter les quartiers hauts et bas de la ville ou d’ouvrir les logements sur un parc de 1 à 2 Ha sur le site d’anciens hangars pollués et bétonnés. Ci-dessous clairement ces immeubles sont à démolir: passoires énergétiques, laides et vétustes, accessibles par un pont levis. Les platanes aussi s’ils sont conservés ne permettent pas de remettre à niveau le quartier sur la rue Amédée et rendent le futur quartier inaccessible. Alors que raser ces immeubles ouvrirait ici un parc inexistant de 1 à 2 Ha sur le quartier! En bas le nouveau quartier Amédée centre est une réussite (les parcs seront plantés en fin de chantier). Seule consolation, malgré les blocages de la mairie et des riverains, le pont de la Palombe fonctionne enfin.

Sur la place de Latule et le secteur d’ilots de chaleur urbains de Bordeaux Nord (dont aussi la zone industrielle bordant le boulevard Aliénor), rien ne sort. En comparaison Mérignac Marne et Soleil (photo de droite, sur le site de l’ancien Castorama) qui était une anciennezone industrielle et commerciale similaire connait une mue radicale: disparition des « boites à chaussures des grandes surfaces » au profit de logements dans un parc de pins; les commerces sont insérés en rez-de-chaussée des immeubles.

 

Tandis que les Bassins à Flots sont quasiment achevés et que la Cité du Vin contrairement aux cassandre, rencontre un joli succès, il reste quelques chantiers en cours sur la parcelle du Musée de la Mer et sur les ilots anciens mitoyens en cours de finition. Mais la jonction pour prolonger ce projet vers Bordeaux nord prend du retard.

Quelques notes de réconfort sont l’avancée réelle du chantier du Pont Simone Veil, l’ensemble des piles (le béton de la dernière des 8 piles est en cours de coulage), la charpente métallique de 45 de large et plus de 500m de long devrait gagner la rive gauche fin 2022, début 2023.

Nous déplorons la lenteur de la rénovation des quais Boulevard Moga, mais les travaux sont en cours cependant. La ZAC Belcier s’est étendue et va démarrer sur la zone de la rue Bordelaise (rebaptisée Canopia). La tour bois de Silva est retardée (appel d’offres infructueux) même si les programmes annexes ci-dessous sont en finition. La plupart des ilots sont finis sur la phase 1, et les secteurs du jardin de l’Ars (en partie ouvert), Brienne et des quais sont en plein travaux.

La ZAC Garonne Eiffel est spectaculaire et avance vite le gros tronçon du parc démarre, nous voyons sur la vue aérienne l’immensité de la zone renaturée sous le nom de Parc Eiffel aussi pour lutter contre les inondations du secteur. La ZAC Bègles Garonne qui se veut sans immeuble haut est en concertation.

Ce qui reste inquiétant est le manque de logique et d’anticipation même dans les gros travaux, par exemple sur la rénovation du pont Saint Jean qui oublient la piste cyclable (rendu suggéré ici par un graphiste Willam Boy de ce qu’il serait logique de faire, ou du pont Veil dont les accès en rive droite sont sous-estimés délibérément.

En ville, la plupart du centre avait été rénovée et de micro plantations et opérations cosmétiques continuent, certaines places comme celles des Capucins et des Chartrons, et les cours sud de la ville (tracé du bus en site propre) connaissent enfin des aménagements sous l’impulsion de la ville de Bordeaux, reconnaissons leur au moins cet aspect positif.

Pour les transports, nous saluons la persévérance de l’association Metro Bordeaux qui lutte pour proposer un transport lourd et fiable en complément de l’existant. Tandis que les élus se contentent de promouvoir un RER métropolitain à la réalisation aussi incertaine qu’efficace, bien que la gare qui sera rénovée de la Médoquine sur Talence soit un progrès. Enfin croisons les doigts la LGV vers Toulouse semble bien engagée (grace surtout à la ville de Toulouse), ce qui délesterait les sillons existants saturés. Cela permettrait une amélioration des dessertes locales en TER mais il existe encore des opposants à la ville de Bordeaux même!

Il y a pour les transports le projet du fantaisiste téléphérique sur la Garonne ou les Batcub qui auront plus de bateaux et pontons, mais après le tram A vers l’aéroport fini pour 2023, rien? Certains élus sont ironiques et parlent d’échec collectif; tâclent l’ancienne mandature pourtant bien plus ambitieuse que la leur, après s’être servis avec 2 branches de tram (ville de Mérignac), alors qu’en réalité il s’agit d’égoïsme politique (les villes peuplées de l’opposition n’ont-elles pas le drtoie au tram)?

Pour les grands équipements, l’aéroport repart suite au coup d’arrêt du Covid et semble enfin décidé à lancer des travaux d’amélioration. La jetée internationale ne suffira pas, le terminal de jonction ayant été repoussé à cause du coup d’arrêt lié au Covid. L’accueil des passagers l’a désigné comme pire aéroport d’Europe, il y a urgence.

Certains projets sont devenus réalité, et malgré les vents contraires sur les chantiers, le bout du tunnel arrive pour la plupart. Le parent pauvre reste les transports, quelques couloirs de bus sont évoqués. Mais par exemple avant de lourds travaux comme le Bus Express (BHNS) entre Bordeaux et Saint Aubin, pourquoi ne pas simplement tracer de nouveaux axes avec de la peinture au sol et des bus classiques pour tester le tracé, au moins en sanctuariser l’emprise avant de créer des logements dessus? Il y a aussi un projet de créer des lignes de tram E et F sur les voies de tram actuelles saturées pour desservir de nouvelles destinations. Sans nouveaux rails (et franchissement du fleuve comme prévu au départ sur les ponts Chaban Delmas et Veil, n’est-ce pas suicidaire)?

Boulevard Jean-Jacques Bosc, près du pont Veil, il y a bien un couloir de bus, mais il ne fait que quelques centaines de mètres pour finir sur les boulevards en 2 voies seulement, ce qui évidement va coincer, tandis que sur Bègles Garonne ils construisent des immeubles au bord de la rue… Pourquoi ne pas faire de contre-allée en rasant les HLM délabrés et les « boites à chaussures commerciales et industrielles comme cela s’est fait sur la rive bordelaise du boulevard (ex immeuble de BMW rasé).

Nous reviendrons sur un suivi de quelques chantiers, essentiellement sur Euratlantique à l’aube d’une nouvelle phase majeure, aussi prometteuse que Garonne Eiffel en rive droite, gageons d’ici là un retour à la raison des élus ou des vents plus favorables aux transports et infrastructures!

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2022, l’année des grands chantiers enfin relancés!

Bonjour,

Très bonne année 2022 sur Bordavenir.fr! Après les 10 ans de ce blog qui faisait le bilan de 10 années de projets et chantiers, nous allons faire le point des grands chantiers en cours. Une visite de Bordeaux en novembre 2021 nous a permis de visualiser de nombreux projets enfin terminés. Surtout des chantiers majeurs sortent enfin de terre comme le quartier du Belvédère ci-dessous, malgré le coup d’arrêt suite au changement de majorité et la crise du Covid (qui a eu un impact économique majeur sur les retards de chantiers et le surcoût des matériaux). Fort heureusement en effet, les projets au long cours sont prévus depuis une dizaine d’années et la plupart sont en travaux. Ci-dessous la perspective spectaculaire du débouché du pont Saint Jean, méconnaissable et particulièrement réussie comme entrée de ville donnant sur la rive gauche.

Commençons par les Bassins à Flots, le Quai des Caps est livré avec le cinéma UGC, le parking, les bureaux, les logements et l’hôtel. Ce qui avec les finitions de la promenade des quais donne une touche finale au secteur rue Lucien Faure.

Il reste quelques nouveaux projets face au boulevard Alfred Daney, ainsi qu’un potentiel parc prometteur évoqué derrière la Base Sous-Marine. L’ilot Lesieur est en finition, le hangar G1 est en service de même que les très réussis hôtels des silos face à la Cité du Vin. Il reste quelques de programmes en souffrance dont la place face au Quai Armand Lalande (le tunnelier est coincé sous le fleuve pour connecter Brazza à la station de traitement des eaux Louis Fargue, ce chantier risque l’abandon).

 

Le secteur en retrait de la rue des Etrangers non plus ne paie pas de mine avec le Musée Mer Marine inachevé, sur les photos plus bas, les formes sont disparates et les finitions bâclées, en comparaison par exemple avec les tours Google sur Dublin dans un quartier similaire, nous réalisons le manque de vision de cette façade sur les docks.

L’essentiel du quartier est livré. Il en est de même pour l’Ecoquartier Ginko avec son extension commerciale, ce chantier désormais s’étend vers l’ancien site IBM. Divers programmes secteur Cracovie et Allées de Boutaut sont en projet, mais rien n’est engagé hélas sur la place de Latule dont les jours de l’auto pont provisoire depuis 1975 semblent encore prolongés…

En face, nous avons visité le quartier Brazza qui a plusieurs facettes: des immeubles assez imposants dans l’ilot Innlove et de futurs équipements comme la Cathédrale des Sports.  La perspective est assez belle depuis la rive gauche. Mais plus loin face au Pont Chaban Delmas, nous n’avons toujours pas de boulevard prévu en débouché direct, donc le pont donne sur une zone assez sinistre, les façade des ilots Quai 54 et 56 sont passables, mais les immeubles sur pilotis derrière sont un vrai raté.

Clairement ici, il est regrettable que le projet de cette parcelle dans l’axe du pont n’ait pas été suspendu ou remanié, il n’y a aucune skyline comme sur la rue Lucien Faure par exemple (photo de gauche). Il n’y a aucune placette ou aération entre les immeubles tous uniformes. La vue depuis les futures allées du pont aboutira sur des immeubles médiocres qui bouchent tout effet de perspective (à droite), l’ironie est que la face arrière est mieux réussie, mais elle sera bientôt masquée par d’autres immeubles.

La voirie du quai de Brazza est assez déplorable, en comparaison du quai des Queyries devant Bastide Niel, le quai de Brazza n’a pas encore été refait entre le Jardin Botanique et le Pont Chaban Delmas, espérons que le reste du projet une fois finalisé sera mieux réussi. Espérons une progression rapide, le contraste (et la sécurité d’y circuler en vélo ou à pieds n’étant pas au rendez-vous).

 

Loin des plans de Youssef Tohmé l’urbaniste, les aménageurs ont collé des façades métalliques marron et des ilots appelés Pilotis les uns sur les autres. Malgré la promesse de peupleraie qui va les traverser, nous sommes très sceptiques, pas de soleil, qu’en est-il de la sécurité aussi le soir sous ces repaires potentiels à problèmes? Ci-dessous le rendu initial assez aéré et travaillé, qui en réalité a été transformé en immeubles médiocres sans âme faute de budget ou de coordination? Comment expliquer un tel changement depuis les plans initiaux?

Hormis ce point noir, plus loin Bastide Niel est bien lancé, perfectible et avec son architecture avec des angles à 45 degrés discutable. En le visitant, il y a pourtant bien plus de réussite qu’à Brazza: placettes, matériaux clairs et minéraux, exposition au soleil même en hiver. L’Annexe, Green Valley et Ekko montrent aussi des finitions assez propres.

En comparaison avec l’ilot Nouvelle Rive Gauche aux Bassins à Flots, l’immeuble Ekko sur la droite ci-dessous dans le même style est plus abouti.Le métal est de qualité, des jardins extérieurs ont été créés.

L’ESSCA dans le Mess des officiers et le secteur Thiers sont bien engagés, en espérant une connexion rapide de voies traversantes. Le secteur Darwin a commencé sa rénovation pour les Magasins Sud, à minima hélas (la symétrie est perdue notamment au niveau des pentes de toit). Une idée aurait pu être de recréer la façade sud des Magasins Généraux (qui avait brûlé, mais même l’immeuble actuel n’est pas en travaux). Il n’y a pas dans le respect des plans du concours et surtout en ils bloquent les aménagements de voirie de l’allée cavalière, espérons un progrès de ce côté là également.  Sans parler des hangars squattés cédés au forceps par l’aménageur, ce sont des friches médiocres et probablement polluées.

Surtout le chantier le plus spectaculaire est le quartier du Belvédère! La mise en scène du pont Saint Jean par TVK puis les projet lauréat de la place Belvédère est une réussite, quelle dommage que les aménageurs de Brazza n’aient pas pensé appliquer les idées initiales de place monumentale des premières études. La forêt de grues en novembre dernier était impressionnante, la future place sur la maquette prend forme. Le Passerelle Eiffel a été remise en état (mais n’est pas encore reconnectée aux quais).

Ici les immeubles sont travaillés, aux grandes ouvertures et avec des matériaux clairs, les parcs seront intégrés au quartier. Bien entendu tout ne sera pas parfait et attendons de voir le résultat final, mais déjà comme l’ilot SudOuest, l’EPA a compris l’essence de la ville et son identité ce qui explique la coordination de ce futur quartier. Il restera beaucoup de travail (finir al reprise des quais aussi pour les voiries, percer la trémie sous la voie de TGV). Il s’agissait rappelons-le d’un échangeur autoroutier, cela prouve le potentiel foncier des reconversions de friches industrielles, commerciales et ferroviaires.

En face sur le quartier Saint Jean Belcier enfin nous sommes entrés dans le dur pour la rénovation du pont Saint Jean. Après son échangeur rive droite (place du Belvédère) qui a disparu, la démolition des bretelles d’accès rive gauche a débuté. La sortie future sera sous la voie ferrée, l’autre bretelle sera arasée pour créer le parc Descas dans le prolongement du parc des Sports de Saint Michel. Les bouchons actuels sont liés au retard du pont Simone Veil qui n’a pas  permis le transfert la circulation en temps prévu. Mais comme l’ancien autoroute des quais, la disparition de la voie des Frères Moga, devenue parc et boulevard urbain sera un énorme progrès tout comme les quais du centre-ville ont été la révolution des années 2000.

   

La rue Bordelaise n’a pas démarré, mais les premières démolitions pourraient se faire en 2022, nombre de hangars sont en ruine et déjà vides. Les premiers gros travaux sont prévus cette année, le parc Descas est prévu pour 2024.

Plus loin la place André Meunier et l’îlot Santé Navale sont totalement finis. Côté gare historique, le parvis mal agencé (lancé avant la création d’Euratlantique) pourrait voir les bus déplacés, pour connecter Amédée Saint Germain à la la gare. La mairie a voulu arrêter le projet Nord et Sud en blanc sur la maquette (la partie centre étant bien avancée), souhaitons un retour au pragmatisme qui a au final permis à la rue Bordelaise de se faire avec des adaptations. Il est souhaitable de raser les immeubles vétustes et qui sont des passoires thermiques de ICF, sans compter qu’ils bouchent toute perspective. A voir le terrain actuel, clairement la posture est idéologique, il s’agit de ruines, de parkings et de nappes de bitume sur ces parcelles!

  

Notons que sur Amédée le pont de la Palombe fini sera ouvert en 2022 avec les premiers bureaux! A y regarder de près, les façades, les volumes là encore sont travaillées, surtout en comparant ce secteur avec le quartier Brazza ou les premiers ilots aux Bassins à Flots, revoir ce projet a permis de bien l’optimiser initialement, le stopper serait une erreur.

En face secteur Armagnac, l’ancien Tri Postal est partiellement démoli et sa reconversion sera la finalisation du programme TriBeQua assez spectaculaire. L’ilot Quai 8.2 et  la première tour en bois de 50m Hypérion sont déjà habités ou occupés par des bureaux. Le secteur Armagnac Sud débute (Woodstone par exemple est en travaux) bien que la Promenade des Forges et la place d’Armagnac refaites tardent à se finaliser.

La seconde tour en bois Silva est en chantier, les ilots insalubres  des rues de Son Tay et Morin prés du pont en U sont à terre, des bureaux et logements vont radicalement redessiner ces anciennes ruelles sombres et délabrées.

Nous attendons impatiemment que l’ilot Guyart (photos du bas et de sa maquette) soit  à son tour rasé. Il y a eu quelques retards mais ce chantier est imminent. Cette démolition va ouvrir la rue des Terres de Bordes vers le fleuve. Il s’agit de l’immense discothèque la Plage qui doit être restructurée sur site, en hauteur tout en conservant en partie les façades anciennes de chais patrimoniaux.

Quai de Paludate, une partie des ilots sont finis et les dents creuses comme l’ex restaurant la Rhumerie incendié par le passé sont programmés au fur et à mesure (cette fois en évitant les immenses blocs ratés comme l’ilot Vinci en bas qui écrase toute perspective).  L’immeuble Upsilon en gradins par exemple montre un effort de transition avec le quartier bas d’échoppes en arrière plan.

Plus loin le jardin de l’Ars trop souvent repoussé avance enfin. Un nouveau collège sur ce site et la démolition totale de BMW pour créer l’ambitieux ilot Brienne montrent un mouvement des chantiers vers ce secteur. Clairsienne va tenter de relancer le fiasco du chantier de LUMI qui sera du coup probablement revu dans son apparence.

Le gros chantier trop attendu reste le pont Simone Veil. Repris en 2021, les piles du pont prennent forme avec le second groupement porté par Bouygues a réalisé 4 piles (de 4 piliers chacune), et vont attaquer la cinquième en rive droite, avant de réaliser les 3 dernières sur la rive gauche. Rappelons que ces piles ont provoqué des difficultés et un retard considérable. En parallèle la charpente (déjà réalisée avant le changement de prestataire) est en cours d’assemblage.

Après la crise du Covid et l’échec du premier contrat avec Fayat, espérons voir un vrai avancement dans le chantier du pont qui est attendu pour 2024, voire 2025? La partie des accès en rive gauche a vu son chantier anticipé, pour compenser les retards, ce qui inverse le calendrier habituel, les accès seront finis avant le pont lui-même.

Les Berges de la rive gauche sont réalisées en partie au droit du pont, mais en rive droite il y a peu de visibilité sur les aménagements finaux (nous craignons un rétro-pédalage comme sur le pont levant qui a fini en carrefour en T sans la voirie centrale, ni trémie). Le chantier du pont donc est accompagné par la création du parc des berges sur ce secteur immense. A terme il sera prolongé sur Bègles vers le Pont Mitterrand. Plus en retrait, La Méca est ouverte et les restaurants attenants sont en cours de finition.

  

En ville quelques travaux sur Mériadeck sont en cours, l’immeuble Eterna est assez prometteur pour une transition entre ville ancienne et moderne, les Tours Allianz transformées en hôtel seront livrées prochainement. Un pôle restauration totalement revu occupera la passerelle du centre commercial en espérant sa rénovation extérieure très attendue. Les placettes du quartier ont été végétalisées face au musée des Beaux Arts.

Pour le centre historique, il n’y a pas de future rénovation majeure envisagée, hormis le verdissement de certaines rues, places qui seront par ailleurs équipées de bornes de filtrage. Une grande partie des travaux est finie, avec la rue du Pas Saint Georges par exemple ou les places Tourny (dont le marché des Grands Hommes) et Gambetta en photos du bas sont elles aussi terminées.

 

La mise en 2×3 voie de la rocade entame sa dernière ligne droite, presque finie des sorties 9 à 7 et déjà bien engagée sur le dernier maillon des sorties 5 à 7. Il restera aussi quelques hectomètres rive droite avec la jonction de l’A10 (non programmés à ce stade). Il faudra probablement reprendre certains échangeurs sous-dimensionnés (le 10, 26 ou 18 par exemple) mais l’essentiel sera enfin fini en 2023.  En parallèle sauf possible contretemps nous espérons voir enfin ouvrir le contournement du Taillan Médoc bloqué depuis 30 ans par des opposants sans limites…

  

Notons de gros projets routiers sur le secteur de l’aéroport (boulevard Marcel Dassault phase 2 vers Martignas ou le boulevard Technologique parallèle à la rocade) devraient améliorer la circulation à moyen terme. L’aéroport a ouvert un nouveau satellite que nous avons testé pour les vols internationaux, hélas inachevé avec le coup d’arrêt des vols en 2020 et la suppression de la navette Air France entre Orly et Bordeaux. Le projet du 5e parallèle est bien avancé. Le tram A en voie unique aura son extension livrée d’ici 2023, les rails sont déjà visibles. Hélas aucun projet sérieux de transports hormis quelques couloirs de bus ne semble envisagé ensuite après la fin de la phase 3 bis.

Un autre dossier est ressorti des limbes et son financement est bien engagé, la LGV vers Toulouse (avec une bifurcation vers Dax) a enfin connu un coup d’accélérateur hormis quelques collectivités réfractaires (dont la Gironde) alors que la ligne classique est hors d’âge et connait des pannes récurrentes. Espérons des travaux lancés avant 2030 pour enfin remettre à niveau le réseau ferroviaire, tout en libérant des sillons de TER pour la desserte locale (dont le RER métropolitain).

Espérons que ni la pandémie ou d’autres facteurs (élections nationales en mai et juin) ne vont remettre en cause les chantiers majeurs engagés. Aucun projet d’envergure nouveau n’est sorti des cartons depuis 2 ans à la fois par volonté politique et manque de moyens. A priori étant en phase opérationnelle et pour beaucoup bien lancés, le risque concerne surtout les retards, mais pas à pas, le projet ambitieux de Bordeaux 2030 prend enfin forme!

 

 

 

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