2021 verra la continuité des grands projets, mais au ralenti.

Bonjour.

Bonne année 2021, 10e année de ce blog! Cette fois plus tôt que les années précédentes, et après une année 2020 qui marquera durablement le monde de l’immobilier et de l’urbanisme. Nous allons commencer ce message par une très bonne nouvelle: la rue Bordelaise se fera!

Comme nous l’évoquions précédemment, la nouvelle majorité à la mairie Bordeaux avait clairement montré son opposition au projet emblématique de la Rue Bordelaise. Et hormis l’ancien maire sortant l’ensemble des candidats voulait torpiller ce projet lors de la campagne des municipales de 2020, attitude que nous regrettons alors que l’intérêt général doit primer. Fort heureusement, « le principe de réalité » va le maintenir. Surtout cela confirme l’admirable travail de l’ancien directeur de l’EPA Bordeaux Euratlantique qui avait préparé l’ensemble des projets du quartier pour les 5 ans à venir. L’enquête publique a été effectuée sans aucun recours, la concertation a été menée dans les règles et l’autorité environnementale a autorisé le projet, les surfaces commerciales aussi ont été validées.

De plus un contrat ayant été signé avec Apsys, le promoteur constructeur pour environ 500M€ (dont 50M€ à la charge de l’Etat et des collectivités) le 9 mars à la veille du premier tour des élections municipales. Un désengagemet aurait coûté au bas mot 100M€, Apsys ayant déjà acheté une grande partie du foncier. D’autre part lors de la création de l’OIN Bordeaux Euratlantique, Alain Juppé qui a initié le projet avait pris des précautions pour la continuité du projet en cas d’alternance électorale: le projet Euratlanique engageait 3 communes de bords différents à l’époque, et les Permis de Construire sont déposés et traités en Préfecture (par l’Etat). Certains y verront un abus de pouvoir, d’autres (comme nous), un moyen d’assurer la coordination des aménagements urbains et la pérénnité du projet, quelque soient les aléas liés aux alternances politiques.

Ce changement de stratégie va aussi permettre une nouvelle vision plus constructive qui consiste du coup à optimiser et verdir les « coups partis » pour la nouvelle mairie, approche que nous préférons en effet à l’arrêt total des projets précédents évoqués en campagne électorale. L’évolution de la rue Bordelaise est également liée à l’avis de l’autorité environnementale, pour ce projet (vidéo de présentation) que nous avons découvert au SIMI 2017. Le programme va surtout permettre de financer sur fonds privés la transformation totale d’un quartier délabré (anciens chais qui pour la plupart ont brûlé ou ont été évidés, supérette et son parking assez conséquent). La preuve en image, au final il y aura peu de démolitions, surtout une densification et une optimisation de l’occupation de l’occupation des sols en centre-ville (captures Google Maps, en rouge le tracé de la rue Bordelaise).

De plus la rénovation à venir de la tête de pont Saint Jean Rive gauche va permettre de supprimer l’un des échangeurs (à la base le pont Saint Jean, ouvert en 1965, devait avoir un débouché autoroutier comme celui de la rive droite avec aussi une voie centrale et une pénétrante via la rue de Saget élargie jsuqu’à Mériadeck, projet abandonné après 1970). L’échangeur va du coup devenir un parc, et une immense rue piétonne et commerciale va relier la gare aux quais existants déjà rénovés.

Abandonner une telle opportunité, sachant que la ville n’aurait jamais eu les moyens de financer un tel programme (encore moins avec la crise économique et sanitaire actuelle) nous paraissait dramatique, non seulement cela se fera, mais la mairie a même obtenu d’anticiper la réalisation du parc sur l’ancien échangeur (face au Chais-Chateau Descas) dès 2024/2025. Quelques modifications aussi sont à noter sur l’affectation des hôtels, locaux commerciaux, moins de parkings ou d’hôtels également. Les changements étants listés sur le site de la mairie de Bordeaux. En réalité aussi notons que la rue Bordelaise, rebaptisée « projet de la rue de Saget » par la mairie (ce nouvel axe est en biais par rapport à la rue de Saget existante), ou quartier Bordeaux Saint Jean (par le promoteur) avait en fait déjà pris en amont des orientations plus écologiques. Nous le voyons sur les différents rendus de l’architecte: au début très minéraux, devenus bien plus verts ensuite, et le nombre de façades conservées (cf comparatif des rendus avant/après modifications) étant plus important, ce que nous apprécions.

Il faut aussi noter que les commerces prévus comprendraient des services peu représentés en ville (l’ameublement avec Ikea City. Même si le commerce peut évoluer, la plupart des immeubles à venir sur Euratlantique auront des structures flexibles, permettant une programmation souple (et modifiable au cours du temps). Enfin n’est-il pas préférable de laisser le commerce en ville plus que dans les zones commerciale en périphérie, bien plus catastrophiques en termes d’étalement urbain par ailleurs? Surtout que de nombreux logements seront aussi créés près de la gare, des bus et du tram C existant.

Pour le rest des dernières nouvelles, dans le quartier Amédée Saint Germain, le  tablier du pont de la Palombe quartier Amédée Saint Germain a enfin été posé début Janvier.  Face à la gare il resterait juste au final la rue Charles Domercq qui aurait pu être élargie près du pont du Guit  et lors de la rénovation de la cité Saint Jean, avant la  création de l’OIN. Il y a aussi le délabré Cours de la Marne à rénover et à équiper en transports de qualité, mais hormis ces secteurs, la Rue Bordelaise va permettre de boucler l’aménagement de l’avant-gare et des quais après le parc des Sports Saint Michel, tandis que va démarrer la rénovation des Berges de Paludate, la plupart des immeubles dont la Méca étant terminés.

L’autre bonne nouvelle de 2021, est que le pont Simone Veil dont la charpente métallique avait été terminée avant la résiliation partielle du marché avec le groupe Fayat, verra les travaux de ses piles débuter en Garonne (si tout va bien et hors reconfinement, hélas fort probable) à partir de mars/avril 2021. La technique de forage de 4 pieux de 2,5M au lieu des 10 pieux plus fins avec batardeaux voulue au départ va permettre une réalisation relativement rapide par Bouygues et son cotraitant. Mais la livraison devra attendree 2024. Une présentation vidéo actualisée du planning du chantier est disponible sur TV7.

A noter que cette technique est ancienne et déjà éprouvée (l’honorable Passerelle Eiffel de 1870 voisine a été conçue avec cette méthode). Les travaux sur Berges en rive gauche avancent bien, nous regrettons juste une énorme bêtise d’avoir créé une trémie trop basse, sujette à de fréquents accidents (sur le témoin d’accès), bien que partiellement ouverte… Mais les travaux des berges Rive Gauche du Fleuve seraient finis d’ici l’été 2021, les premier arbre étant visibles, cela est une bonne nouvelle, car ils vont amorcer la transformation des berges vers le pont TGV Garonne voisin. A noter que sur le Quai Wilson de Bègles Garonne, un immensse foncier va se libérer sur l’ancienne papèterie (localisée prèss d’un ancien domaine en partie conservé), espérons un parc et des aménagements de qualité, le secteur étant inondable, cela limitera les possibilités. Notons une actualisation en cours du plan de la ZAC Saint Jean Belcier (pdf ici) qui est présentée sur le nouveau site de Bordeaux Euratlantique, enfin refait et actualisé.

Il y a tant d’autres chantiers en cours, Bastide Niel et Brazza, Garonne Eiffel et le Belvédère, la fin des travaux de la place Gambetta (il reste juste à goudronner les allées du jardin central après l’hiver) dont nous parlerons prochainement.

Nous tenions aussi à rendre hommage à Pascale Personne l’ancien directeur de l’Aéroport décédé récemment. Arrivé en 2004, il a permis de développer specatculairement les vols internationaux, avec le terminal Billi Low Cost plutôt que des Subventions (qui ont créé de gros soucis à Pau par exemple), il a permis de diversifier l’offre, tandis que le trafic vers Paris allait baisser avec la LGV ouverte en 2017, et surtout la décision absurde de totalement supprimer la navette Orly-Bordeaux.

L’aéroport était en cours de modernisation, nous regrettons que le bâtiment de jonction des halls A et B prenne du retard et que la crise sanitaire ait des conséquences dramatiques (telmporaires) sur le traffic aérien et le secteur Aéronautique et spatial (gros pourvovyeur d’emplois sur Mérignac notamment). Mais cela va permettre aussi d’optimiser l’emprise au sol, par exemple avec des parkings silos, une meilleure végétalisation tandis que l’industrie va essayer de développer des avions moins polluants.

Surtout le tram A reliant la rive droite via Bordeaux Centre à Mérignac Centre va avoir une nouvelle branche (hélas en voie unique), vers l’aéroport. Les réseaux sont déviés, et nous allons voir désormais la construction de la plateforme du tram pour une mise en service espérée fin 2022. A noter ici que les quartiers Mérignac Marne et Soleil, une ancienne zone industrielle et commerciale d’hypermarchés a commencé à muter de manière spectaculaire.

Nombre de « boîtes à chaussures » sont démolies, les sols bitumés perméabilisés, 10000 arbres seront plantés. Une partie des enseignes se relicalise en bord de rocade, dans d’anciens locaux vacants, des logements, équipements et parcs vont longer cette ligne A étendue. Ce qui a été initié par la rénovation de Carrefour (ses immenses parkings au sol ont été convertis en silos sur moins d’emprise au sol, l’autopont a été détruit depuis 10 ans). Nous avons ici un exemple à suivre, de rénovation urbaine sur les friches commerciales, pendant du retour des commerces en ville (comme avec la rue Bordelaise).

2021 restera une année elle aussi marquée par le ralentissement économique lié à la crise sanitaire du Covid-19 et ses confinements, en attendant, dans la mesure du posssible, la plupart des grands projets se maintiennent certains sont optimisés, plus écologiques, et cela est une bonne chose: le développement durable est nécessaire, plus que de l’entraver mieux vaut l’accompagner!

 

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Euratlantique lancé à pleine vitesse

Bonjour.

Passé les confinements et le contrecoup des élections, qui a vu l’un des opposants au projet devenir maire, l’année 2020 se poursuit pour Euratlantique. Ce blog fêtera ses 10 ans en 2021, et le premier article en 2011 mentionnait justement l’immense projet à venir, voici donc une rétrospective!

Vue aérienne mi 2020 de Belcier  de l‘atelier Philippe Caumes.

Presque 10 après, quelles avancées spectaculaires, avec recul, le projet a pris une ampleur bien au-delà des espérances, la gare de Bordeaux Saint Jean a vu sa magnifique verrière rénovée, le parvis historique et un second parvis en arrière-gare avec un bâtiment neuf qui est sorti de terre en arrière gare.

L’ilot test Armagnac avec ses terrasses emblématiques est fini depuis plusieurs années, hormis quelques bâtiments décevants (les Souffleurs ou les Traversants) dans leurs finitions et choix de design. L’ilot Saint Jean lui aussi a été reconstruit, même si hélas face à la gare, une ancienne barre d’immeuble disgracieuse reste visible côté historique.

Le succès de la Ligne TGV à grande vitesse en 2H vers Paris a été un spectaculaire accélérateur de transformation urbaine, même si hélas le fait de trop repousser la branche sud du GPSO vers Toulouse et l’Espagne menace dramatiquement l’espoir de voir un jour le chantier commencer au sud de Bordeaux. A noter au nord  coté Cenon que les 4 voies et le pont Garonne ont permis de bien améliorer la circulation des trains et TER également. Ci-dessous les voies avec l’emprise de la future trémie pré-installée.

Toujours rive droite à cheval sur Bordeaux et Floirac, le projet Garonne Eiffel a été annoncé en février 2012, depuis il est devenu l’un des chantiers majeurs Bordeaux et Floirac avec près d’une vingtaine de grues au pied du pont Saint Jean, notamment sur la partie Belvédère face au fleuve.

Nous y consacrerons plus de détails lors d’un prochain reportage, il y aura ausssi la caserne des pompiers, des logements, une école, la trémie routière sous les voies TGV, secteur de la friche Cacolac qui est en chantier (le pont rail avait été heureusement anticipé lors de doublement des voies ferrées). Elle reliera la Benauge à Floirac (via la rue Emile Combes prolongée). Bonne nouvelle aussi, l’ANRU  di secteur Joliot Curie est devenue réalité, la fameuse barre D dont la démolition a tant été repoussée a totalement été grignotée en novembre! Cela ouvre totalement le quartier pour que la rue du Recteur Thamin devienne un axe de transports et de circulation traversant le quartier.

Tout comme pour la Méca (Musée régional d’art Contemporain) qui a ouvert en 2019, la révision du plan anti-inondations a failli mettre péril le projet du Belvédère. Il a du coup été revu pour éviter les risques, ce qui l’a considérablement retardé, mais fort heureusement les chantiers étaient déjà en cours lors de la crise sanitaire et du changement de mairie, sans quoi il aurait surement été abandonné. Le futur parc Eiffel sera immense le long des voies ferrée et permettra d’absorber les crues.

Sur Belcier, la plupart des rendus évoqués en 2013 ensuite sont sortis de terre pour la phase 1, le secteur Brienne (maquette ci-dessous) a été revu en ambition et sera lancé sous peu. Avec ses immeubles hauts et emblématiques il va donner une vue spectaculaire sur le débouché du pont Simone Veil. Sur la liste des chantiers évoqués en 2014, seul le parking secteur Jean Jacques Bosc a été abandonné. Plusieurs immeubles sont une réusssite, malgré quelques gros ratés hélas, comme l’ilot Vinci face à la Méca: il gâche la perspective, est massif et totalement hors contexte, à tel point que l’ex-directeur de l’EPA dit regretter d’avoir laissé faire. Plus que le contenu mixte (crèche, bureaux, réssidence étudiante), sa forme urbaine a été bâclée.

Le Quai 8.2 est lui aussi assez massif, avec des façades de métal sombres métalliques qui font datées, mais son taux d’occupation reste bon et ses finitions correctes. A noter que ces 2 projets issus de la première équipe ont servi de leçon, depuis une charte architecturale exige du minéral, des couleurs claires et de grandes ouvertures, l’immeuble Tribequa en chantier ou encore l’ilot des achitectes Cosa sur les quais sont des aperçus de cette évolution bienvenue.

Les chantiers ont connu sur le quai de Paludate une accélération en 2015, lors du démarrage des travaux de la LGV quelques années avant assurant une attractivité supplémentaire pour le projet. La Halle Boca (halle des anciens abattoirs, ci-dessous, photo avant/après) est devenue un lieu de restaurants et d’animation, la rue Guyart reste pour l’instant assez sinistre, mais les premières démolitions ne vont pas tarder.

A titre de comparaison, le projet des Bassins-à-Flots qui ont été lancés plus ou moins en même temps sont quasiment achevés, le quartier a plutôt bien fonctionné sur la plaque portuaire, mais est assez critiqué dans la forte densité et le design de ses premiers ilots, c’est un PAE (Plan d’Aménagement d’Ensemble) qui laisse une grande liberté aux promoteurs qui possèdent les terrains.

Euratlantique est une OIN (Opération d’Intérêt National) composée de plusieurs ZAC (Zones d’Aménagement Concertées), concrêtement la préfecture pour l’Etat gère les permis de construire voire la préemption (exporpriation) si besoin. Cela a permis de réduire la spéculation, de renforcer la place des espaces publiques, et aussi d’anticiper les travaux sur les terrains ferroviaires secteur Amédée par exemple ou sur Armagnac. Enfin cela a évité la table rase du passé en cas d’alternance éléctorale, d’ailleurs la nouvelle mairie a finalement eu de bonnes relations avec l’équipe de l’EPA après s’être réellement intéressée et documentée sur le contenu réel du projet: un projet vert, pertinent et évolutif sur les futures tendances urbaines et constructives à venir. Ci-dessous les immeubles prévus derrière l’église Belcier.

Surtout cela autorise des audaces expérimentales comme les tours en bois, à l’époque une première. L’immeuble de bureaux du groupe Pichet en ossature bois a ensuite vu naitre la tour Hypérion qui est en partie en bois, en attendant Silva dont le chantier va débuter en 2021. Hypérion est en finitions, la vitesse de construction, surtout la simplicité d’assemblage lors du confinement prouve que la stratégie bois est pertinente. La majorité des nouveaux chantiers incoporera du bois, ce qui aussi lors du confinement a permis l’avancée de chantiers à faibles nuisances, comme l’a montré celui de la tour Hypérion.

Pour les équipements, la Méca, puis la salle Arena sur Floirac ouverte en 2018, en attendant la piscine des quais souvent retardée ont donné de la vie au projet. A noter qu’une fois l’ilot de l’Attique de Brienne construit sur le centre de tri relocalisé et un parking silo, le chantier de la piscine va pouvoir débuter. En 2017, le design du quartier Amédée Saint Germain a lui aussi été totalement revu, plus ouvert avec des immeubles en pierre, des mini parcs, et le pont de la Palombe. Ce pont est déjà posé au-dessus des voies ferréess, l’accès coté Armagnac est finalisé, coté Amédée donc en décembre 2020 arrive le tablier suspendu pour connecter la rue Amédée au pont.

Sur les quais avec la crise sanitaire, les boites de nuit, la Plage notamment qui est l’une des plus grandes d’Europe en centre urbain ont terriblement souffert. Cela va-t-il remettre en cause le développement proposé qui devait l’intégrer rues Guyart/Cabanac (rendu ci-dessous)? Idem pour la halle Gattebourse, le projet annoncé ambitieux et prometteur semble avoir du mal à boucler son financement. Rive droite, l’aquarium digital (sur le modèle du National Geographic de New York) semble en pause, la nouvelle mairie n’étant pas très porteuse d’attracteurs urbains, espérons que la raison reviendra. Au Nord les Bassins des Lumières dans l’ex Base sous marine est un plebiscite.

Secteur Armagnac le quartier Tribequa pour la partie neuve a bien avancé, en espérant une rénovation rapide du Centre de Tri Postal qui sera en partie démoli. Un chantier discret et efficace a aussi été celui de la tour In-Nova, peu contestée, elle est sortie de terre depuis 2017, alors que la tour Saint Jean est toujours l’objet d’une bataille judiciaire avec les riverains. Pas loin l’ilot Santé Navale est terminé, même si à regret certains immeubles masquent le fond de la cour de l’ancienne école militaire, le passage piétons créé dans l’axe de la place André Meunier (enfin rénovée), et la rénovation de l’institut de zoologie en hôtel sont réussis.

Parmi les projets évoqués ensuite en 2018, la plupart en chantier à l’époque sont livrés: la Cité Numérique de Bègles qui tourne à plein régime, les autres parkings (Ars, Paludate ou Belcier P3/P4). La rue du commerce a changé de visage, la rue voisine Bobillot avec le projet Upsilon prend le relais, en attendant la requalication des ilots Guyart/Cabanac et rue de Son Tay près du pont en U. L’ilot Armagnac sud voit le début des travaux du projet Woodstone débuter son aménagement. Enfin Belvédère évoqué plus haut est un immense chantier.

En mai 2019 nous avions dressé un premier bilan plus détaillé si besoin des projets achevés sur les zones de Belcier et de Garonne Eiffel. Pour les situer: une grande partie du Quai de Paludate,  mais aussi la rue Carle Vernet, la voie nouvelle rue des Gamins (ancien nom des apprentis cheminots) qui double la rue d’Armagnac sont livrés. Les travaux battent leur plein sur Amédée Saint Germain en phase nord, la phase sud viendra ensuite malgré les craintes des riverains. Le pont de la Palombe reliera les quartiers Amédée Saint Germain à Armagnac, ci-dessous depuis le tablier central déjà installé.

A noter que le Jardin de l’Ars voit enfin son aménagement débuter, il a été revu pour être plus vert, plus accessible, ce qui a retardé les travaux d’une durée de 2 ans. Pour les quais, les voies sur Berges vont commencer à évoluer en 2021 également, les projets étant livrés entre le pont ferroviaire et le secteur du futur pont Veil. Enfin sur Belcier, divers ilots démarrent comme les Lisières de Garonne derrière le siège de Millésima totalement rénové et repensé avec succès. Dommage que l’ilot Vinci n’ait pas gardé les arches et façades anciennes comme ici, copier ce modèle partout: façade ancienne et sur-élévation moderne en arrière plan aurait à la fois conservé des repères historiques associés à de la modernité.

Rive gauche la grosse question à venir sera la rue Bordelaise, projet que nous soutenons à 100%. En effet l’idée étant de transformer un secteur de parking et une supérette en rue piétonne qui part de la gare aux quais. La nouvelle mairie semblerait pour la forme urbaine mais contre le contenu (centre commercial notamment avec Ikea City), porté par le promoteur Apsys. 500M€ ont été investis, un contrat signé, espérons que le projet ne rétropédale pas. Actuellement la tête du pont Saint Jean est un échangeur autoroutier, les hangars délabrés seraient démolis, mais les belles façades réutilisées ou conservées, sachant qu’une partie des anciens immeubles a brulé dans un incendie, il y aura peu de démolitions pour le tracé de la rue elle-même… Mais hélas le projet s’il se fait va être retardé d’ici 2026 alors qu’on avait en vue un beau chantier. A noter que fort heureusement un contrat est signé, des investissements et achats déjà réalisés, ce qui devrait assurer le maintien du projet, du moins dans sa forme urbaine.

Au final, juste avant son départ, l’ex-directeur d’Euratlantique dont nous remercions et saluons le travail admirable, a annoncé que le quartier était finalisé à 90%. Ce qui signifie sur Bordeaux que l’ensemble des ilots à venir comme l’ilot Brienne très prometteur face aux quais, et espérons-le l’ilot Guyart, seront bien réalisés d’ici 5 ans. Secteur Ars aussi un collège sera construit face à l’école ainsi qu’un ilot test intéressant d’immeuble sans affectation définitive par Canal Architecture et le groupe Elithis.

Nous notons toutefois quelques gros points noirs: le chantier de Lumi (à droite près de quais sur la photo ci-dessous), un immense ilot pour Clairsienne mixant logements et bureaux qui est à l’arrêt, les marchés sont en cours pour reprendre le chantier suite au départ du promoteur Fayat du projet, ce qui laisse face aux quais un squelette inachevé d’immeuble.

Et surtout les multiples retards du pont Simone Veil, du même constructeur (Fayat), qui suite à un conflit de chantier, alors qu’il devait ouvrir en 2018, n’a pas débuté. Ce dossier est dramatique, il a impacté nombre d’habitants et d’entreprises, la clinique de Floirac ou encore la salle Arena. Mais nous reprenons espoir, la métropole rive gauche accélère le comblement de l’ancienne trémie (la nouvelle d’ailleurs trop basse génère beaucoup d’accidents, elle est en service partiel). L’aménagement des berges et talus du pont sont bien engagés, en rive droite beaucoup moins par contre (hélas le site devient un campement sauvage de caravanes).

L’estacade du pont provisoire pour le chantier est visible dans le fleuve (manque les sections perpendiculaires pour réaliser les piles du pont). Mais croisons les doigts, Il semble que le marché a été repris par Bouygues TP qui va revoir la technique de construction des piles, il reprennent les travaux en fleuve à partir de janvier 2021! Après 3 mois de préparation, et 24 mois de chantier, on peut espérer traverser le pont en 2024…

Nous profitons de cet article pour remercier Stephan de Fay directeur de 2014 à 2020, promu pour le Grand Paris. Si l’équipe initiale a posé des bases solides, avec le préprojet lancé par André Delpont en coulisses, puis la création de l’OIN, des ZAC sous Philippe Courtois, Stéphan de Fay a été un formidable accélérateur. Sa gestion saluée par la Cour de Comptes et il a été toujours accessibles, notamment en nous recevant pour voir les maquettes du concours pour la tour en bois (finalement qui a donné 2 lauréats: Hypérion et Silva). Une interview dans le journal la Tribune permet de voir son bilan spectaculaire, les points qu’il aurait aimé améliorer et l’avenir du projet. La phase suivante du projet, après la fin des chantiers des bâtiments va aussi plus concerner les espaces verts et les parcs. Cela tombe bien pour la nouvelle mairie qui veut promouvoir le cadre de vie, restera à trancher avec succès espérons-le la question de la rue Bordelaise.

Quoiqu’il advienne, le projet Euratlantique a été spectaculaire, et malgré le changement de contexte économique, il a permis à de nombreux habitants, et emplois de revenir sur des zones abandonnées et des friches ferroviaires, ce qui en soi est une réussite!

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